L’argumentation dans le texte

Arès est équitable, et il tue ceux qui tuent

Avec votre clavier, insérez là où il convient les connecteurs logiques regroupés ci-dessous, pour rendre son sens à l’argumentation.

   ainsi      aussi … que      C’est ainsi que      C’est pourquoi      mais      ni      Quand      quand      sans que      Si   
    tous sont destinés en naissant à souffrir la violence, c’est là une vérité à laquelle l’empire des circonstances ferme les esprits des hommes. Le fort n’est jamais absolument fort, ni le faible absolument faible, l’un et l’autre l’ignorent. Ils ne se croient pas de la même espèce ; le faible ne se regarde comme le semblable du fort, il n’est regardé comme tel. Celui qui possède la force marche dans un milieu non résistant, rien, dans la matière humaine autour de lui, soit de nature à susciter entre l’élan et l’acte ce bref intervalle où se loge la pensée. Où la pensée n’a pas de place, la justice ni la prudence n’en ont. ces hommes armés agissent durement et follement. Leur arme s’enfonce dans un ennemi désarmé qui est à leurs genoux ; ils triomphent d’un mourant en lui décrivant les outrages que son corps va subir ; , Achille égorge douze adolescents troyens sur le bûcher de Patrocle naturellement nous coupons des fleurs pour une tombe. En usant de leur pouvoir, ils ne se doutent jamais que les conséquences de leurs actes les feront plier à leur tour. on peut d’un mot faire taire, trembler, obéir un vieillard, réfléchit-on que les malédictions d’un prêtre ont de l’importance aux yeux des devins ? S’abstient-on d’enlever la femme aimée d’Achille, on sait qu’elle et lui ne pourront qu’obéir ? Achille, quand il jouit de voir fuir les misérables Grecs, peut-il penser que cette fuite, qui durera et finira selon sa volonté, va faire perdre la vie à son ami et à lui-même ? ceux à qui la force est prêtée par le sort périssent pour y trop compter.

   Simone WEIL, L’ Iliade ou le poème de la force