Le dialogue

Vous n’aimez pas mes romans ?

D’après Guillaume MUSSO, La vie est un roman

Un personnage de roman, chapitre 7, Un personnage en quête d’auteur, 3, Calmann-Lévy, 2020

Pour rendre au dialogue sa cohérence et sa gradation, déplacez dans le bon ordre les éléments de la colonne droite vers ceux de la colonne gauche.

Le narrateur, romancier de son état, s’introduit dans son propre récit en tant que personnage pour y retrouver un de ses personnages, Flora Conway, romancière elle aussi.
Certes le dialogue original, et le texte dans son intégralité, rend mieux compte du pouvoir de l’écriture selon Musso et, plus largement, de la manière dont l’auteur conçoit le roman.

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« Quand on écrit, il faut assumer ses responsabilités.
—  Je n’ai aucune responsabilité envers vous. J’en ai par rapport à mes lecteurs, mais…
—  Complètement démago le coup du lecteur.
—  J’ai une responsabilité par rapport aux lecteurs, mais seulement une fois que j’ai choisi de publier un texte. Ce qui n’est pas le cas pour votre histoire.
—  Pourquoi vous l’avez écrite alors ?
—  Vous publiez tout ce que vous écrivez, vous ? Moi, non. Si ce que j’écris m’inspire, je continue. Sinon, je passe à autre chose, c’est aussi simple que ça.
—  Et qu’est-ce qui ne vous « inspire » pas dans mon histoire ?
—  Elle me fout le cafard, votre histoire. Voilà ! Je ne prends pas de plaisir à l’écrire. Je ne m’amuse pas.
—  Si écrire était amusant, ça se saurait.
—  Écoutez, Flora, je ne suis pas venu ici pour disserter avec vous sur ce que doit être la littérature.
—  Vous n’aimez pas mes romans ?
—  Pas vraiment.
—  Et pourquoi ?
—  Ils sont prétentieux, poseurs, élitistes. Vous ne pensez pas aux lecteurs. Au plaisir qu’apporte la lecture. »