Le dialogue

Jean-Pierre DOPPAGNE, Sables galants   

Personnages : JULIE, JULIETTE

Pour rendre au dialogue sa cohérence et sa gradation, déplacez dans le bon ordre les éléments de la colonne droite vers ceux de la colonne gauche.

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— Ça va, grand-mère ?
— Juliette, chaperon rouge.
— Ça va, Juliette ? Vous êtes ici depuis longtemps ?
— Depuis l’antiquité grecque.
— Il est huit heures du matin. Qu’est-ce que vous faites sur la plage à huit heures du matin, en plein mois de décembre ? Vous voulez que je vous ramène ?
— Me ramener ? Où ça, me ramener ?
— À l’hôtel. J’imagine que vous êtes descendue à l’hôtel.
— Vous êtes futée, jeune fille : il n’y a que des hôtels, le long de la plage.
— Vous êtes seule ?
— Vous aussi, vous êtes seule. Il est mort ?
— Pardon ?
— Je vous demande s’il est mort.
— Qui ça, mort ?
— L’homme avec lequel vous viviez. Il est mort, assurément : vous avez une tête de liberté.
— … ! ?
— Une tête de délivrée. J’ai eu exactement cette tête-là quand j’ai enterré mon mari.
— Je suis désolée.
— Il n’y a pas de quoi : il est mort depuis quinze ans. Et, depuis quinze ans, je vis !
— Vous n’étiez pas heureuse avec votre mari ?
— Vous, en tout cas, vous ne l’êtes pas, heureuse.
— Moi ? Mais si ! Je suis parfaitement heureuse.