Le fil du récit

Comment honorer les morts ?

VOLTAIRE, Zadig

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Un fameux négociant de Babylone était mort aux Indes ; il avait fait ses héritiers ses deux fils par portions égales, après avoir marié leur sœur ; et il laissait un présent de trente mille pièces d’or à celui de ses deux fils qui serait jugé l’aimer davantage.
L’aîné lui bâtit un tombeau ; le second augmenta d’une partie de son héritage la dot de sa sœur. Chacun disait : « C’est l’aîné qui aime le mieux son père ; le cadet aime mieux sa sœur ; c’est à l’aîné qu’appartiennent les trente mille pièces. »
Zadig les fit venir tous deux l’un après l’autre. Il dit à  l’aîné : « Votre père n’est point mort ; il est guéri de sa dernière maladie et il revient à Babylone.
—  Dieu soit loué ! répondit le jeune homme, mais voilà un tombeau qui m’a coûté bien cher ! »
Zadig dit ensuite la même chose au cadet.
« Dieu soit loué ! je vais rendre à mon père ce que j’ai, mais je voudrais qu’il laissât à ma sœur ce que je lui ai donné.
—  Vous ne rendrez rien, dit Zadig, et vous aurez les trente mille pièces ; c’est vous qui aimez le mieux votre père. »