L’argumentation dans le texte

Philosophies expérimentale et rationnelle

Denis DIDEROT, Pensées sur l’interprétation de la nature, Aux jeunes gens qui se disposent à l’étude de la philosophie naturelle, 23

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Nous avons distingué deux sortes de philosophies, L’expérimentale et la rationnelle.
L’une a les yeux bandés, marche toujours en tâtonnant, saisit tout ce qui lui tombe sous les mains et rencontre à la fin des choses précieuses.
L’autre recueille ces matières précieuses, et tâche de s’en former un flambeau : mais ce flambeau prétendu lui a jusqu’à présent moins servi que le tâtonnement à sa rivale ; et cela devait être.
L’expérience multiplie ses mouvements à l’infini ; elle est sans cesse en action ; elle met à chercher des phénomènes tout le temps que la raison emploie à chercher des analogies.
La philosophie expérimentale ne sait ni ce qui lui viendra, ni ce qui ne lui viendra pas de son travail ; mais elle travaille sans relâche.
Au contraire, la philosophie rationnelle pèse les possibilités, prononce et s’arrête tout court. Elle dit hardiment : on ne peut décomposer la lumière ;
la philosophie expérimentale l’écoute, et se tait devant elle pendant des siècles entiers ; puis tout à coup elle montre le prisme, et dit : la lumière se décompose.