Le dialogue

Tu seras un bon époux

D’après Jerome K. JEROME  , Trois hommes en balade, 1900, Chapitre V
Traduit de l’anglais par Georges Seligmann  

Pour rendre au dialogue sa cohérence et sa gradation, déplacez dans le bon ordre les éléments de la colonne droite vers ceux de la colonne gauche. La typographie est un indice.

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« Je ne suis qu’un pauvre gars, Jennie ; je n’ai ni fortune ni terre à t’offrir.
— Oui, mais il y a toi, Davie !
— Eh ! je désirerais qu’il y eût autre chose, petite. Je ne suis qu’un propre‑à‑rien, Jennie.
— Que nenni ! il y en a bien qui ne te valent pas, Davie.
— Je n’en connais pas, petite, et je ne tiens pas à en connaître.
— Mieux vaut un homme modeste mais franc et sûr qu’un autre qui tourne autour des filles.
— Ne t’y fie pas trop, Jennie ; je n’ai jamais cessé d’être un coureur de cotillons.
— Ah ! mais tu as bon cœur, Davie, et tu m’aimes bien. J’en suis sûre.
— Je t’aime assez, Jennie ; mais cela durera-t-il ?
— Ouais ! tu es sévère sur ton compte, Davie. Tu feras pour moi un bon mari.
— Peut-être, Jennie ! Mais rien que l’odeur du whisky et ma gorge est un abîme.
— Tu seras un bon époux quand tu seras sobre, Davie.
— Crois-le si tu veux, Jennie.
— Et tu me soutiendras, Davie, et travailleras pour moi ?
— Je te soutiendrai Jennie ; mais ne viens pas me rebattre les oreilles avec le mot travail.
— N’importe comment, Davie, tu feras de ton mieux.
— De mon mieux ! Jennie, je crains que ce soit peu de chose.
— Toi, tu me parles franchement, Davie, et je compte t’épouser. »