Le dialogue

Heureuse diversion

D’après Jerome K. JEROME  , Trois hommes en balade, 1900, Chapitre II
Traduit de l’anglais par Georges Seligmann  

Pour rendre au dialogue sa cohérence et sa gradation, déplacez dans le bon ordre les éléments de la colonne droite vers ceux de la colonne gauche. La typographie est un indice.

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« Excuse-moi, je ne suis pas bien ce soir.
— Tiens… je n’avais rien remarqué ; qu’est-ce qui ne va pas ?
— Je ne saurais te l’expliquer. Je sens venir cela depuis des semaines.
— C’est ce whisky. Tu sais pourtant que tu ne le supportes pas.
— Ce n’est pas le whisky ; c’est plus sérieux que cela. Je pense que c’est une affection plutôt mentale que physique.
— Tu as encore lu ces critiques. Pourquoi, selon mon conseil, ne les as-tu pas jetées au feu ?
— Ce ne sont pas les critiques. Elles ont même été flatteuses, du moins les deux ou trois dernières.
— Alors qu’est-ce que c’est ? Car il y a sûrement une raison.
— Non, il n’y en a pas. Cette grise monotonie de la vie, ces journées paisibles de félicité sans événements finissent par me peser.
— Nous pourrions avoir des journées d’une autre teinte et les aimer encore moins.
— Je n’en suis pas sûr. Je peux m’imaginer la douleur comme une diversion bienvenue dans une vie faite d’une joie ininterrompue. »