Le fil du récit

Le corbeau et le renard    

LA FONTAINE, Fables, I, 2

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Les Fables sont écrites en vers libres, ainsi appelés car ils comportent un nombre de syllabes variable ; comme les vers en sont rimés, on ne parle pas de vers blancs.

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  Maître corbeau, sur un arbre perché,
    Tenait dans son bec un fromage.
  Maître renard, par l’odeur alléché,
    Lui tint à peu près ce langage :
    « Hé ! bonjour, monsieur du corbeau !
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
    Sans mentir, si votre ramage
    Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. »
À ces mots le corbeau ne se sent pas de joie ;
    Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le renard s’en saisit et dit : « Mon bon Monsieur,
   Apprenez que tout flatteur
  Vit aux dépens de celui qui l’écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. »
    Le corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.