PHÈDRE, Fables, I, 11, trad. par Ernest PANCKOUCKE, 1834
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Le lâche qui se vante de prouesses peut abuser ceux qui ne le connaissent pas, mais il est la risée de ceux qui le connaissent.
Le lion voulant chasser de compagnie avec l’âne, le couvrit de feuillage, et lui recommanda d’épouvanter les animaux par les éclats inconnus de sa voix, tandis que lui les saisirait au passage.
Le chasseur aux longues oreilles se met à braire de toutes ses forces, et, par ce nouveau prodige, effraie tous les animaux.
Tremblants, ils cherchent à gagner les issues connues du bois ; mais le lion s’élance d’un bond impétueux et les terrasse.
Las de carnage, il appelle l’âne et lui ordonne de se taire. Alors celui-ci lui dit avec insolence : « Comment trouvez-vous les effets de ma voix ?
— Merveilleux , dit le lion, et tellement, que si je n’avais connu ton courage et ta race, j’aurais pris la fuite, saisi d’une crainte pareille. »