Madame Altamont partait en vacances. Avec le souci d’ordre et de propreté qui la caractéris
en tout, elle vida son réfrigérateur et fit cadeau de ses restes à sa conci
: un demi-quart de beurre, une livre de haric
verts frais, deux citrons, un dem
pot de confiture de groseilles, un fond de cr
me fraîche
*, quelques cerises. Pour des raisons mal précisées, Madame Altamont dut rester chez elle ving
quatre heures de plus ; elle retourna donc voir Madame Nochère et lui expliqua, d’un ton à vrai dire plutôt emba
a
é,
n’avait rien à manger pour le soir et qu’elle aimerait récupérer les haricots verts frais qu’elle lui avait donn
le matin même.
— C’est que, dit Madame Nochère, je les ai épluch
, ils sont sur le feu.
— Que voulez-vous que j’y fasse ? répliqua Madame Altamont.
Madame Nochère monta elle-même à Madame Altamont les haricots verts cuits et les autres denrées qu’elle lui avait laiss
.
Le lendemain matin, Madame Altamont partant, cette fois-ci pour de bon, redescendit à nouveau ses restes à Madame Nochère. Mais la concierge les refusa poliment.
Georges P
EREC,
La vie mode d’emploi