L’art du portrait

Le colonel Chabert

Les portraits qui suivent se présentent comme des arbres dépourvus de leur feuillage et de leurs fruits. Le texte est grammaticalement correct mais nombre de « caractérisants » ont été gommés, regroupés dans la fenêtre ci-dessous. Pour « colorer » le texte comme son auteur s’y est essayé, récrivez-les avec votre clavier à la place qui leur convient. Le bouton « Aide » offre une première lettre. Attention ! une faute de frappe et la réponse est incorrecte.

   bleuâtres      cadavéreuse      de funeste      et en lame de couteau      lisse      mauvaise      noire      pâle      qui couvrait le front du vieillard      quoique naturel      sale      sans cadre      sec et      triste      vieux   
   Le soldat était maigre. Son front, volontairement caché sous les cheveux de sa perruque , lui donnait quelque chose de mystérieux. Ses yeux paraissaient couverts d’une taie transparente: vous eussiez dit de la nacre dont les reflets chatoyaient à la lueur des bougies. Le visage , livide, , s’il est permis d’emprunter cette expression vulgaire, semblait mort. Le cou était serré par une cravate de soie . L’ombre cachait si bien le corps à partir de la ligne brune que décrivait ce haillon, qu’un homme d’imagination aurait pu prendre cette vieille tête pour quelque silhouette due au hasard, ou pour un portrait de Rembrandt, . Les bords du chapeau, projetaient un sillon noir sur le haut du visage. Cet effet bizarre, , faisait ressortir, par la brusquerie du contraste, les rides blanches, les sinuosités froides, le sentiment décoloré de cette physionomie . Enfin l’absence de tout mouvement dans le corps, de toute chaleur dans le regard, s’accordait avec une certaine expression de démence , avec les dégradants symptômes par lesquels se caractérise l’idiotisme, pour faire de cette figure je ne sais quoi qu’aucune parole humaine ne pourrait exprimer.

      Honoré DE BALZAC, Le colonel Chabert