Le dialogue

Chute de cheval  

D’après Charlotte BRONTË, Jane Eyre ou Les mémoires d’une institutrice
traduction Mme LESBAZEILLES SOUVESTRE, Première publication en 1847, chapitre XII

Pour rendre au dialogue sa cohérence et sa gradation, déplacez dans le bon ordre les éléments de la colonne droite vers ceux de la colonne gauche. La typographie est un indice.

La narratrice se rend à la poste par un chemin de campagne, quand elle porte secours à un cavalier tombé de cheval : elle ne le sait pas car elle ne l’a pas encore vu, c’est le propriétaire du château de Thornfield où Mme Fairfax, l’intendante, l’a récemment engagée comme gouvernante d’une fillette de dix ans, la pupille du propriétaire, M. Rochester.

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« Si vous êtes blessé, monsieur, je puis aller chercher quelqu’un à Thornfield ou à Hay.
— Merci, cela ira ; je n’ai pas d’os brisé, c’est seulement une foulure.
— Mais, monsieur, je ne puis pas vous abandonner à cette heure, dans ce sentier solitaire, avant de vous avoir vu en état de remonter sur votre cheval.
— Il me semble qu’à cette heure, vous-même devriez être chez vous, si vous demeurez dans le voisinage. D’où venez-vous ?
— De la vallée, et je n’ai nullement peur d’être tard dehors quand il y a clair de lune. Je courrais avec plaisir jusqu’à Hay si vous le souhaitiez ; du reste, je vais y jeter une lettre à la poste.
— Vous dites que vous venez de la vallée. Demeurez-vous dans cette maison surmontée de créneaux ?
— Oui, monsieur.
— À qui appartient cette maison ?
— À M. Rochester.
— Connaissez-vous M. Rochester ?
— Non, je ne l’ai jamais vu.
— Vous n’êtes certainement pas une des servantes du château : vous êtes…
— Je suis la gouvernante.
— Ah ! la gouvernante, répéta-t-il. Le diable m’emporte si je ne l’avais pas oubliée, la gouvernante ! »