Orthographe enfin

Le cabinet de Tartarin

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   Ce cabinet, une des curiosités de la ville, était au fond du jardin, ouvrant de pl-pied sur le bao par une porte vitrée.
   Imaginez-vous une grande salle tapissée de fusils et de sabres, depuis en haut jusqu’en bas ; toutes des armes de tou les pays du monde : carabines, riles, tromblons, couteaux corses, couteaux catal, couteaux-revolvrs*, couteaux-poignards, kri malais, flèches carabes, flèches de silex, coups-de-poing, casse-tête, massues hottentoes, lassos mexicains, est-ce que je sais !
   Par là-dessus, un grand soleil féroce qui faisait luire l’acier des glaives et les crosses des armes à feu, comme pour vous donn encore plus la chair de poule… Ce qui rassurait un peu pourtant, c’était le bon air d’ordre et de propreté qui régnait sur toute cette yatagaerie. Tout y était rangé, soigné, brossé, étiqueté comme dans une pharmacie; de loin en loin, un petit écriteau bonhomme sur lequel on lisait : « Flèches empoisonnées, n’y touchez pas ! » Ou : « Armes chargées, méfiez-vous ! » Sans ces écriteaux, jamais je n’aurais osé entrer.

   Alphonse DAUDET, Tartarin de Tarascon