Les œuvres qui comptent vraiment sont dotées d’une enseigne qui brille durablement dans nos souvenirs, parfois même sans qu’on les
lues.
Ce phénomène de la
par la rumeur, par la
pure, caractérise ce qu’on appelle le classique. Le terme est ambigu : renvoyant aux co
otations scolaires que peut avoir le mot « classe », il peut paraître
* . Mais il est des classiques qui ne doivent rien aux programmes, aux manuels, aux lectures « obligatoires ». Ils ont fait leur chemin dans les esprits par des chemins de traverse, ils sont de purs produits de l’école
, ils se sont impos
pour et par le plaisir. Ils se sont assur
de vastes cercles de fidèles en les captivant, en les
un à un, faisant de tous ceux qui
étaient plongés des
animés par la reconnaissance du cœur.
Ces « classiques »-là sont les meilleurs : ils ont été plébi
ités par des milliers de lecteurs qui, dans le coin tranquille où ils les ont dévorés, les ont sélectionnés dans leur bibliothèque de prédilection. Ce
, des plus démocratiques, a ensuite provoqué des effets de chaîne
*. Les livres à qui cette chance échoit se mettent alors à exister virtuellement. Ils
les conversations, font office de référence et de modèle, deviennent des légendes quelquefois. Mais sans qu’on n’y aille pour autant voir vraiment. Ils sont, en quelque sorte, « supposés connus. »
Jacques D
E D
ECKER, « L
E S
OIR », mercredi 14 mai 2003