Or, un grand livre ne le demeure qu’à condition que son statu
se vérifie, que les lecteurs recoupent l’information, testent la pére
té de sa puissance de fa
ination. Ces livres illustres, écrits il y a belle lurette, il y a plus de deux siècles quelquefois,
-ils encore à nous dire ? Osons un pronost
: ils vont se refaire une virginité.
Heureux ceux qui, pour la première fois, vont frémir devant les menées
de Valmont et Merteuil dans « Les liaisons dangereuses », vont perdre pied dans les vertiges du « Joueur », vont, à l’heure où les navettes spati
font le tour de la Terre en une fraction de journée, emprunter le pas à Filéas Fogg qui s’est juré de l’accomplir en un peu plus de deux mois,
être troublés par la Nana de Zola et bouleversés par la Jeanne de Maupassant. Et ils devront admettre
est des œuvres qui, de fait, sont chargées de cette énergie qui ne s’épuise pas, qui résistent au temps, qui ne peuvent s’
au contact des modes,
ignorent superbement tout en les entraînant
* dans leur
.
Ces livres-là, rangés côte à côte dans leur singularité, leur diversité, leur originalité
, profilent, mais oui, une bibliothèque idéale. Celle des classiques qui, si d’aventure ils s’inscrivent sur un tableau noir, y font s’épanouir les innombrables couleurs de l’
.
Jacques D
E D
ECKER, « L
E S
OIR », mercredi 14 mai 2003