L’art du portrait

Miss Godby

Les portraits qui suivent se présentent comme des arbres dépourvus de leur feuillage et de leurs fruits. Le texte est grammaticalement correct mais nombre de « caractérisants » ont été gommés, regroupés dans la fenêtre ci-dessous. Pour « colorer » le texte comme son auteur s’y est essayé, récrivez-les avec votre clavier à la place qui leur convient. Le bouton « Aide » offre une première lettre. Attention ! une faute de frappe et la réponse est incorrecte.

   à monture d’écaille      de beaucoup      de juvénile ni      de perles      en écaille de tortue      et ferme      fine      légère      légèrement      la      peu commun      propre à la vieillesse      un peu   
   Miss Godby leva les yeux vers lui. Il vit un visage lourd, au teint cireux, et deux yeux admirables dissimulés derrière de petites lunettes . Les iris étaient d’un vert tirant sur le jaune ; leur centre lumineux était entouré d’un cercle plus foncé. Les cheveux raides, d’un brun roux , avec des reflets dorés, étaient épais, divisés par une raie de côté et maintenus par une barrette . La bouche, petite , surmontait un menton qui la faisait paraître plus âgée qu’elle n’était. Elle n’avait sûrement pas dépassé la quarantaine  ; mais le bas du visage et la partie supérieure du cou présentaient déjà un peu de flaccidité . Le sourire qu’elle avait adressé à Ackroyd n’était guère qu’une décrispation des lèvres, qui lui donnait une expression à la fois méfiante et intimidante. Elle portait un twin-set de laine bleue et un collier , qui lui prêtaient un petit air démodé évoquant les photographies de débutantes que l’on voit dans les vieux exemplaires de Country Life. Pourtant, Miss Godby n’avait certainement rien d’ingénu. Peut-être, se dit Dalgliesh, cherchait-elle par sa tenue vestimentaire à se mettre en harmonie avec les décennies auxquelles le musée était consacré.

   Phyllis Dorothy JAMES, La salle des meurtres, éd. Fayard, 2004, traduction française de Odile DEMANGE