L’art du portrait

Ethel Brumfett

Les portraits qui suivent se présentent comme des arbres dépourvus de leur feuillage et de leurs fruits. Le texte est grammaticalement correct mais nombre de « caractérisants » ont été gommés, regroupés dans la fenêtre ci-dessous. Pour « colorer » le texte comme son auteur s’y est essayé, récrivez-les avec votre clavier à la place qui leur convient. Le bouton « Aide » offre une première lettre. Attention ! une faute de frappe et la réponse est incorrecte.

   à la cassure du nez      cerclées d’acier      coopérative      de banlieue      fer      fort peu ragoûtant*      gaufrée      les joues rebondies      matriarcal      perspicaces      prête pour la bataille      simple   
   Ethel Brumfett, fidèle à sa promesse, attendait derrière la porte lorsque Dalgliesh fit sortir Leonard Morris. Mais sa bonne humeur de tout à l’heure s’était évanouie. Elle s’installa devant Dalgliesh, , jetant sur lui toute l’intensité de son regard . Elle avait un visage laid mais, en même temps, d’une grande banalité. De petits yeux le dévisageaient à travers des lunettes , la barre de la monture à moitié enfoncée dans le profond repli de la chair, . Ses cheveux gris étaient coupés court, encadrant et la ligne énergique des mâchoires. L’élégante coiffe qui sur Mavis Gearing évoquait une délicate meringue de dentelles et qui flattait même les traits androgynes de Hilda Rolfe, tombait bas sur le front d’Ethel Brumfett comme de la gélatine couronnant un pâté en croûte . Remplacez mentalement ce symbole d’autorité par un chapeau ordinaire, couvrez l’uniforme d’un manteau beige, vous aurez devant vous le prototype de la ménagère se dandinant dans son supermarché, un cabas à la main, à l’affût des promotions de la semaine. Et pourtant, c’était une des meilleures infirmières de John Carpendar.

   Phyllis Dorothy JAMES, Meurtres en blouse blanche, éd. Fayard, 1988, traduction française de Michèle HECHTER