L’art du portrait

Maître Frenhofer*

Les portraits qui suivent se présentent comme des arbres dépourvus de leur feuillage et de leurs fruits. Le texte est grammaticalement correct mais nombre de « caractérisants » ont été gommés, regroupés dans la fenêtre ci-dessous. Pour « colorer » le texte comme son auteur s’y est essayé, récrivez-les avec votre clavier à la place qui leur convient. Le bouton « Aide » offre une première lettre. Attention ! une faute de frappe et la réponse est incorrecte.

   chauve      de blancheur      écrasé      et débile      fièrement relevé      les fatigues de      lourde      noir      proéminent      rieuse et      saillantes      singulièrement      taillée en pointe      vert de mer   
   Imaginez un front , bombé, , retombant en saillie sur un petit nez , retroussé du bout comme celui de Rabelais ou de Socrate ; une bouche ridée, un menton court, , garni d’une barbe grise , des yeux ternis en apparence par l’âge, mais qui par le contraste du blanc nacré dans lequel flottait la prunelle devaient parfois jeter des regards magnétiques au fort de la colère ou de l’enthousiasme. Le visage était d’ailleurs flétri par l’âge, et plus encore par ces pensées qui creusent également l’âme et le corps. Les yeux n’avaient plus de cils, et à peine voyait-on quelques traces de sourcils au-dessus de leurs arcades . Mettez cette tête sur un corps fluet , entourez-la d’une dentelle étincelante et travaillée comme une truelle à poisson, jetez sur le pourpoint du vieillard une chaîne d’or, et vous aurez une image imparfaite de ce personnage auquel le jour faible de l’escalier prêtait encore une couleur fantastique. Vous eussiez dit une toile de Rembrandt marchant silencieusement et sans cadres dans la noire atmosphère que s’est appropriée ce grand peintre.

   Honoré DE BALZAC, Le chef-d’œuvre inconnu