L’art du portrait

Mademoiselle Marguerite1  

Les portraits qui suivent se présentent comme des arbres dépourvus de leur feuillage et de leurs fruits. Le texte est grammaticalement correct mais nombre de « caractérisants » ont été gommés, regroupés dans la fenêtre ci-dessous. Pour « colorer » le texte comme son auteur s’y est essayé, récrivez-les avec votre clavier à la place qui leur convient. Le bouton « Aide » offre une première lettre. Attention ! une faute de frappe et la réponse est incorrecte.

   à la fois obstinée et      adorablement jeune      autant que ses cheveux      bas      beaucoup      blanches      comme dans les visages grecs      délicieusement      de grave aussi un peu      de temps en temps      d’un (…) de lin      en forme de coquille      et de volonté      fine      hardis      petites      plus foncée      plus rouges      presque      profonde      roulées en colimaçon      svelte      un peu court   
   Elle était bien jeune, celle-ci, , une figure de vingt ans. Très blonde – couleur rare en ce coin de Bretagne où la race est brune ; très blonde, avec des yeux gris à cils noirs. Ses sourcils, blonds , étaient comme repeints au milieu d’une ligne plus rousse, , qui donnait une expression de vigueur . Son profil, , était très noble, le nez prolongeant la ligne du front avec une rectitude absolue, . Une fossette , creusée sous la lèvre inférieure, en accentuait le rebord ; et , quand une pensée la préoccupait , elle la mordait, cette lèvre, avec ses dents d’en haut, ce qui faisait courir sous la peau des traînées . Dans toute sa personne , il y avait quelque chose de fier, , qui lui venait des marins d’Islande ses ancêtres. Elle avait une expression d’yeux douce.
   Sa coiffe descendait sur le front, s’y appliquant presque comme un bandeau, puis se relevant beaucoup des deux côtés, laissant voir d’épaisses nattes de cheveux au-dessus des oreilles – coiffure conservée des temps très anciens et qui donne encore un air d’autrefois aux femmes paimpolaises.

   Pierre LOTI, Pêcheur d’Islande, Première partie, chapitre 3, 1886  

1 Deux pages plus avant dans le chapitre, on lit : « Vers cinq ou six ans, encore de très bonne heure pour elle l’argent était venu à son père (…) elle avait été amenée (…) à Paris – Alors, de petite Gaud, elle était devenue une mademoiselle Marguerite, grande, sérieuse, au regard grave. » (Gaud est la forme bretonne du prénom Marguerite)