L’art du portrait

Une Maorie1 de quatorze ans

Les portraits qui suivent se présentent comme des arbres dépourvus de leur feuillage et de leurs fruits. Le texte est grammaticalement correct mais nombre de « caractérisants » ont été gommés, regroupés dans la fenêtre ci-dessous. Pour « colorer » le texte comme son auteur s’y est essayé, récrivez-les avec votre clavier à la place qui leur convient. Le bouton « Aide » offre une première lettre. Attention ! une faute de frappe et la réponse est incorrecte.

   admirablement proportionnée      de jeune ouistiti2      dessinant un diadème      d’un contour délicieux      d’une douceur câline      en masses lourdes      et fin      et gaie      excessif      imperceptibles      jeunes      jusqu’au fond      légères      ou triste      parfumés au santal      rondes      si noirs      simulant des bracelets      un peu plus fendue      un peu rudes   
   Rarahu avait des yeux d’un noir roux pleins d’une langueur exotique, , comme celle des chats quand on les caresse ; ses cils étaient si longs, qu’on les eût pris pour des plumes peintes. Son nez était court , comme celui de certaines figures arabes, sa bouche, un peu plus épaisse, que le type classique, avait des coins profonds, . En riant, elle découvrait des dents un peu larges, blanches comme de l’émail blanc, dents que les années n’avaient pas eu beaucoup le temps de polir, et qui conservaient encore les stries de l’enfance. Ses cheveux, , étaient longs et droits,  ; ils tombaient sur ses épaules nues.
   Rarahu était d’une petite taille,  ; ses bras avaient une perfection antique.
Autour de ses chevilles, de légers tatouages bleus, , sur la lèvre inférieure, trois petites raies bleues transversales, , comme les femmes des Marquises ; et, sur le front, un tatouage plus pâle, . Ce qui surtout en elle caractérisait sa race, c’était le rapprochement de ses yeux, à fleur de tête comme tous les yeux maoris ; dans les moments où elle était rieuse , ce regard donnait à sa figure d’enfant une finesse maligne  ; alors qu’elle était sérieuse , il y avait quelque chose en elle qui ne pouvait se mieux définir que par ces deux mots: une grâce polynésienne.

   Pierre LOTI, Rarahu (1880) devenu Le Mariage de Loti (1882)

1 Maorie : issue du peuple polynésien de Nouvelle-Zélande.

2 Ouistiti : petit singe arboricole d’Amérique tropicale, à queue touffue et aux fortes griffes (onomatopée).