L’art du portrait

Catherine Leroux1

Les portraits qui suivent se présentent comme des arbres dépourvus de leur feuillage et de leurs fruits. Le texte est grammaticalement correct mais nombre de « caractérisants » ont été gommés, regroupés dans la fenêtre ci-dessous. Pour « colorer » le texte comme son auteur s’y est essayé, récrivez-les avec votre clavier à la place qui leur convient. Le bouton « Aide » offre une première lettre. Attention ! une faute de frappe et la réponse est incorrecte.

   à articulations noueuses      à force d’avoir servi      de bois      de maintien craintif      de triste ou      des manches      épanouis      éraillées      et leur placidité      flétrie      grand      maigre      pâle      pauvres      petite      Quelque chose d’      rouge      sans bordure      subies   
   Alors on vit s’avancer sur l’estrade une vieille femme , et qui paraissait se ratatiner dans ses vêtements. Elle avait aux pieds de grosses galoches , et, le long des hanches, un tablier bleu. Son visage , entouré d’un béguin , était plus plissé de rides qu’une pomme de reinette , et de sa camisole dépassaient deux longues mains, . La poussière des granges, la potasse des lessives et le suint des laines les avaient si bien encroûtées, , durcies, qu’elles semblaient sales quoiqu’elles fussent rincées d’eau claire ; et, , elles restaient entr’ouvertes, comme pour présenter d’elles-mêmes l’humble témoignage de tant de souffrances . une rigidité monacale relevait l’expression de sa figure. Rien d’attendri n’amollissait ce regard . Dans la fréquentation des animaux, elle avait pris leur mutisme . C’était la première fois qu’elle se voyait au milieu d’une compagnie si nombreuse ; et, intérieurement effarouchée par les drapeaux, par les tambours, par les messieurs en habit noir et par la croix d’honneur du Conseiller, elle demeurait tout immobile, ne sachant s’il fallait s’avancer ou s’enfuir, ni pourquoi la foule la poussait et pourquoi les examinateurs lui souriaient. Ainsi se tenait, devant ces bourgeois , ce demi-siècle de servitude.

   Gustave FLAUBERT, Madame Bovary, IIème partie, chapitre 8

1 À l’occasion des Comices agricoles, la servante reçoit une médaille d’argent pour « cinquante-quatre ans de service dans une même ferme ».