L’art du portrait

Rosamonde Oliver1

Les portraits qui suivent se présentent comme des arbres dépourvus de leur feuillage et de leurs fruits. Le texte est grammaticalement correct mais nombre de « caractérisants » ont été gommés, regroupés dans la fenêtre ci-dessous. Pour « colorer » le texte comme son auteur s’y est essayé, récrivez-les avec votre clavier à la place qui leur convient. Le bouton « Aide » offre une première lettre. Attention ! une faute de frappe et la réponse est incorrecte.

   arrondis mais      belle      belles et      bien dessinés      chéri      délicates et      d’une beauté      épaisses      et bien arrondi      et délicats      et pures      et uni      foncés et      fraîches*      jeune et      l’éclat de      longues   
   À trois pieds de lui2 était une forme vêtue de blanc : c’était une création gracieuse, aux contours fins, et quand, après s’être penchée pour caresser Carlo3, elle releva la tête et jeta en arrière un long voile, j’aperçus une figure parfaite. Une beauté parfaite, voilà une expression bien forte ; mais je ne la rétracte pas, car elle était justifiée par les traits les plus doux qu’ait jamais enfantés le climat d’Albion, par les couleurs les plus pures qu’aient jamais créées ses vents humides et son ciel vaporeux ; cette beauté n’avait aucun défaut, et aucun charme ne lui manquait. La jeune fille avait des traits réguliers , de grands yeux voilés comme dans les plus belles peintures ; ses paupières, terminées par des cils épais, encadraient son bel œil et lui donnaient une douce fascination ; ses sourcils, , augmentaient la sérénité de son visage ; son front blanc respirait le calme et faisait ressortir ses couleurs. Ses joues étaient , ovales  ; ses lèvres pleines de santé, ses dents brillantes, son menton petit , ses cheveux tressés en nattes , tout enfin semblait combiné pour réaliser une beauté idéale. J’étais émerveillée en regardant cette créature, je l’admirais de tout mon cœur ; la nature n’avait pas voulu la former comme les autres ; et, oubliant son rôle de marâtre, elle avait doué son enfant avec la libéralité d’une mère.

   Charlotte BRONTË, Jane Eyre ou Les mémoires d’une institutrice, traduction Mme LESBAZEILLES SOUVESTRE, Première publication en 1847, chapitre XXXI

1 Rosamonde Oliver est la fille du propriétaire de la ferme mise à la disposition de la narratrice pour y donner la classe à la vingtaine de fillettes des environs.

2 Le pasteur Saint-John Rivers passe voir la narratrice pour s’assurer qu’elle est bien installée et que la fonction lui convient quand se matérialise Rosamonde, telle une péri.

3 Carlo est le chien du pasteur.