Descriptions de choix

Hypothèse de ferme

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Le monde de Boris Vian est un monde pour le moins atypique : les descriptions, portraits et dialogues présentés ici en sont quelques exemples parmi de nombreux autres.

   assez raide      bien entretenues      de forts piliers      et au fond      et de vibrouzes1      et les écuries      et les merdes      et les réserves de fourrage      et spongieuse      grand      gris      la paille      noire      par gravité   
   Les premières maisons lui apparurent, de loin, elles frappaient par leur rudesse. C’étaient des fermes en forme d’U, les branches de l’U dirigées vers la route. D’abord, il n’y en avait qu’une ou deux, à droite. Leur cour présentait l’habituelle disposition : carrée, un bassin au milieu, plein d’une eau peuplée d’écrevisses  ; à main gauche, l’aile où logeaient le fermier et sa famille ; à droite , les étables , réparties au premier étage, auxquelles le bétail accédait par une rampe . Leur soubassement encadrait des cuves où venaient s’accumuler, , le fumier . Celles des étables qui n’étaient pas occupées abritaient , le grain . (…) La cour elle-même était pavée de granit coupé de bandes de cette herbe cylindrique qui bordait aussi la route.

   Boris VIAN, L’arrache-cœur, Première partie, XI, Éditions Fayard, 1953

1 Vibrouze : vibrer + ventouse (mot-valise).