Le dialogue

Fricandeau ou andouillon ?

D’après Boris VIAN, L’écume des jours
IV, Éditions Fayard, 1947

Pour rendre au dialogue sa cohérence et sa gradation, déplacez dans le bon ordre les éléments de la colonne droite vers ceux de la colonne gauche.

Le monde de Boris Vian est un monde pour le moins atypique : les descriptions, portraits et dialogues présentés ici en sont quelques exemples parmi de nombreux autres.

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« Faites-vous, Nicolas, du fricandeau ce soir ?
— Mon Dieu, Monsieur ne m’avait pas prévenu. J’avais d’autres projets.
— Pourquoi, peste diable bouffre  , me parlez-vous toujours perpétuellement à la troisième personne ?
— Si Monsieur veut m’autoriser à lui en donner la raison, je trouve qu’une certaine familiarité n’est admissible que lorsque l’on a gardé les barrières ensemble, et ce n’est point le cas.
— Vous êtes hautain, Nicolas.
— J’ai l’orgueil de ma position, Monsieur, et vous ne sauriez m’en faire grief.
— Bien sûr. Mais j’aimerais vous voir moins distant.
— Je porte à Monsieur une sincère, quoique dissimulée, affection.
— J’en suis fier et heureux, Nicolas, et je vous le rends bien. Ainsi, que faites-vous ce soir ?
— Je resterai, une fois de plus, dans la tradition de Gouffé en élaborant, cette fois, un andouillon des îles au porto musqué    . »