Le dialogue

C’est Partre qu’on assassine !

D’après Boris VIAN, L’écume des jours
LVI, Éditions Fayard, 1947

Pour rendre au dialogue sa cohérence et sa gradation, déplacez dans le bon ordre les éléments de la colonne droite vers ceux de la colonne gauche.

Le monde de Boris Vian est un monde pour le moins atypique : les descriptions, portraits et dialogues présentés ici en sont quelques exemples parmi de nombreux autres.

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« Vous vouliez me parler ?
— Je voulais vous demander de ne pas publier l’Encyclopédie de la nausée.
— C’est difficile. On l’attend.
— Bien sûr. Mais je veux dire, il faudrait seulement la retarder.
— Oh ! s’il n’y a que ça, on peut voir.
— Il faudrait la retarder de dix ans. Vous savez, il vaut mieux que les gens économisent pour l’acheter.
— Pourquoi ?
— Chick dépense tout son argent à acheter ce que vous faites !
— Il ferait mieux d’acheter autre chose, moi, je n’achète jamais de livres.
— Il aime ce que vous faites.
— C’est son droit. Il a fait son choix.
— Il est trop engagé. Moi, j’ai fait mon choix aussi : je vais vous tuer puisque vous ne voulez pas retarder la publication.
— Vous allez me faire perdre mes moyens d’existence. Comment voulez-vous que je touche mes droits d’auteur si je suis mort ?
— Ça vous regarde. Défaites votre col.
— Écoutez, je trouve cette histoire idiote. »