Le dialogue

Funambulisme (2/2)  

D’après Nadine MONFILS, Les Folles enquêtes de Magritte et Georgette : Nom d’une pipe, chap. 32, Robert Laffont/La bête noire, 2021

Pour rendre au dialogue sa cohérence et sa gradation, déplacez dans le bon ordre les éléments de la colonne droite vers ceux de la colonne gauche. La typographie est un indice.

Sur les conseils de son épouse, Georgette, René mène sa petite enquête en interrogeant une seconde fois la mère d’un suspect, en l’absence de celui-ci. La vieille dame n’a plus toute sa tête mais, comme le fin limier, vous saurez rendre son sens à cette conversation décousue…

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« Vous me reconnaissez ?
— Non, je devrais ?
— Je ne vous ai pas laissé un souvenir impérissable, apparemment.
— Non. Vous savez, il défile tellement de monde ici !
— Vous avez des nouvelles de votre fils ?
— J’ai pas d’enfants. C’est que des emmerdements.
— Pourtant vous m’aviez parlé de Gérard…
— Ah oui. Ce salaud est parti avec ma voiture cette nuit. Comment je vais voyager moi maint’nant ?
— Vous prendrez le tram.
— Pas question !
— La dernière fois que vous avez vu votre fils, il ne vous a rien dit ?
— Si… “Prends soin de toi.” Ça m’a frappée parce qu’il dit jamais des trucs pareils.
— Et il ne vous a rien donné, ni confié quelque chose ?
— Ah si, il m’a dit : “Si t’as besoin d’argent va voir saint Nicolas, il m’en doit un paquet.”
— Je ne crois plus au saint Nicolas.
— Dommage, parce qu’il habite à Anderlecht, il a un garage là-bas, mais je ne connais pas l’adresse.
— Un garage ! Tiens, tiens…
— Si vous voyez mon fils, demandez-lui de me ramener la bagnole, sinon je le déshérite. »