L’art du portrait

Trop smart, ce soir !    

Les portraits qui suivent se présentent comme des arbres dépourvus de leur feuillage et de leurs fruits. Le texte est grammaticalement correct mais nombre de « caractérisants » ont été gommés, regroupés dans la fenêtre ci-dessous. Pour « colorer » le texte comme son auteur s’y est essayé, récrivez-les avec votre clavier à la place qui leur convient. Le bouton « Aide » offre une première lettre. Attention ! une faute de frappe et la réponse est incorrecte.

Le monde de Boris Vian est un monde pour le moins atypique : les descriptions, portraits et dialogues présentés ici en sont quelques exemples parmi de nombreux autres.

   beiges et verts      bleu pétrole      de cinq doigts et le pouce1      de gavial2 consistant      de velours      d’épais tissu godon3      dépossédé4      d’ivoire5      extra-plat*   
   C’était Nicolas, descendu par l’escalier de service. Il revenait, vêtu d’un pardessus à chevrons et coiffé d’un feutre amerlaud6 . Il avait des gants de porc , des souliers , et, lorsqu’il eut retiré son manteau, il apparut dans toute sa splendeur, veste marron à côtes et pantalon à revers larges .

   Boris VIAN, L’écume des jours, XV, Éditions Fayard, 1947

1 Jeu d’image avec la mesure anglaise, la main comprenant par ailleurs quatre doigts et le pouce comme on le sait.

2 « Gavial » : Grand reptile crocodilien de l’Inde, qui peut atteindre six à sept mètres et dont le museau est long et fin  .

3 « Godon » est un nom propre recyclé en apposition par l’auteur, nom phonétiquement proche de « gaude », pigment jaune extrait du réséda.

4 « Dépossédé » est ici détourné de son sens.

5 Formation d’une expression neuve à partir de deux expressions connues : « velours à côtes » et « Côte d’ivoire ».

6 « Amerlaud, amerlo, amerlot, amerloque » sont les formes péjoratives, argotiques, populaires de « américain ».