Du dialogue au compte rendu

Dialogue 21. Dis-moi que tu te tais !

 

Le dialogue ci-dessous affiche les répliques d’un des deux interlocuteurs seulement. Imaginez celles qui manquent.

« Veux-tu bien te taire maintenant, Bon-Papa, s’il te plaît* ?

— 

— Je t’ai posé une question, Bon-Papa ! Tu peux me répondre ?

— Je ne te réponds pas car tu m’as demandé de faire silence : je t’obéis.

— Je voulais écouter Le Petit Poucet sur ma tablette, et tu m’empêchais d’entendre !

— Eh bien ! de quoi te plains-tu : je me suis tu ! Et toi, tu m’as fait parler !

— Oui, mais c’est que je voulais être sûre que tu ne parlerais pas, je voulais que tu t’y engages !

— Il suffisait de me le demander comme cela au lieu de me faire taire !

— Bon ! Ce n’est rien : on recommence depuis le début.

— Si tu veux !

— Alors, répète après moi : Je promets de ne plus dire un mot.

— Je promets de ne plus dire un mot.

— Tu vois : c’était simple !

— Si tu veux, mais la lecture du conte est terminée et nous n’avons rien entendu !

— Tant pis ! Tu auras une histoire à raconter à tes élèves ! »

 

Je vous invite à rédiger le compte rendu du dialogue ci-dessus – ou, pour le formuler autrement : veuillez narrativiser le discours figurant ci-dessus.

Une petite fille se fait fort de réclamer à son grand-père le silence pendant qu’elle écoute Le Petit Poucet sur sa tablette. Or, la fillette s’inquiète du mutisme soudain du vieux monsieur et devine une feinte. Oublieuse de sa consigne, dont elle avait obtenu le respect, et de son motif, dont elle semble ne plus se souvenir, elle exige une promesse solennelle de silence tandis que le lecteur arrive au bout du conte. Prenant conscience de la scène qui l’a mise en joie, elle suggère à son grand-père de la rapporter à ses élèves.

 

À quels critères doit répondre le compte rendu d’un dialogue ?

  1. Le compte rendu ne comporte pas de situation de communication.
  2. Le texte est écrit à la troisième personne (ni je, ni tu, ni nous, ni vous )1.
  3. L’énoncé est déclaratif (aucune phrase interrogative, impérative ou exclamative sous forme directe).
  4. Les guillemets et tirets du dialogue disparaissent.
  5. Le compte rendu peut s’écrire soit au présent (simultanéité/parole) soit au passé ; si le compte rendu est écrit au passé, les temps de conjugaison ne sont pas les mêmes que ceux du dialogue.
  6. Le vocabulaire et les tournures syntaxiques émanent du rédacteur et non des interlocuteurs.
  7. Au lieu de rapporter simplement les paroles sous forme indirecte, le rédacteur veille à rendre compte de l’esprit de l’entretien.

1 Cas particuliers : le rédacteur relatant un dialogue dont il fut l’un des interlocuteurs écrira à la première personne ; le rédacteur usera de la deuxième personne s’il évoque devant un tiers un dialogue dont cette personne aurait elle-même été un protagoniste en l’absence du rédacteur.