Le dialogue ci-dessous affiche les répliques d’un des deux interlocuteurs seulement. Imaginez celles qui manquent.
« Je voudrais que tu écrives pour moi comme pour ma sœur une histoire dont je suis le héros…
— Oui, mais il faut que j’aie une idée…
— Comment ça, une idée ?
— Oui, il faut que tu aies fait quelque chose qui m’inspire, qui me donne l’envie de raconter…
— Eh bien : je viens justement de faire quelque chose, figure-toi.
— Alors, raconte-moi, ne me fais pas lanterner !
— Tu ne devineras jamais !
— Attends ! C’est toi qui devais me donner une idée !
— Je pense… avoir cassé tes lunettes !
— Non ! Ce n’est pas une bonne idée !
— Je sais, Bon-Papa, mais je ne l’ai pas fait exprès !
— Alors, pour donner un sens à ton méfait, tu me demandes d’en faire état ?
— C’est bien ça : écris la scène, alors, s’il te plaît*, dépêche-toi.
— Non, je ne raconterai pas les bêtises d’un petit garnement !
— Tant pis ! Alors moi, je n’aurai pas cassé tes lunettes ! »
Je vous invite à rédiger le compte rendu du dialogue ci-dessus – ou, pour le formuler autrement : veuillez narrativiser le discours figurant ci-dessus.
Un jeune garçon voudrait que son grand-père parlât de lui comme il le fit pour sa sœur. Le vieil homme feint cependant manquer d’inspiration et invite son petit-fils à lui donner du grain à moudre. Le gamin se souvient alors opportunément de lui avoir cassé ses lunettes. Mais le grand-père estime mauvaise l’idée, si c’en est une, et le fait, si c’en est un, indigne de figurer sous sa plume. Aussi le petit futé renonce-t-il à l’authenticité de ses allégations puisque le grand-père refuse de les rapporter.
À quels critères doit répondre le compte rendu d’un dialogue ?
1 Cas particuliers : le rédacteur relatant un dialogue dont il fut l’un des interlocuteurs écrira à la première personne ; le rédacteur usera de la deuxième personne s’il évoque devant un tiers un dialogue dont cette personne aurait elle-même été un protagoniste en l’absence du rédacteur.