Ce soir-là (Suite)

Lutin

La porte du jeune couple était entrebâillée. Aucune lumière ne semblait en éclairer l’entrée. S’étaient-ils couchés sans avoir vérifié la fermeture de leur logement ? Étaient-ils sortis sans bien claquer la porte derrière eux ?

Je décidai d’attendre un moment un quelconque signe de vie. Somme toute, j’aurais pu frapper ou leur demander s’ils étaient là mais je n’en fis rien, comme hypnotisé.

L’idée d’appeler le steward m’avait traversé l’esprit mais je me rappelai qu’il fallait respecter ses heures de repos.

Je restai sur le qui-vive une dizaine de minutes, à l’affût du moindre bruit, du moindre mouvement.

Puis, tous sens en éveil, je poussai doucement la porte, qui heureusement ne grinça pas, et j’entrai sur la pointe des pieds, retenant ma respiration.

La lumière de la rue éclairait le salon silencieux : les rideaux n’avaient pas été tirés. La télé était éteinte, un bouquet de fleurs séchées était posé sur la table débarrassée, quelques coussins étaient soigneusement alignés sur le divan, les magazines étaient rassemblés sur la planche inférieure d’une table basse ; aucune odeur de cuisine ni de renfermé, aucun désordre. Un cambrioleur fût-il passé, il n’avait laissé aucune trace.

Si mes voisins étaient chez eux ou qu’ils arrivaient maintenant, comment expliquerais-je ma présence dans leur appartement ? Telle est la question que je ne me posais pas ; la curiosité seule habitait ma conscience. Peut-être était-il arrivé malheur aux jeunes mariés ?

J’eus vite fait le tour de la pièce des yeux. Puisque j’étais entré, je me devais d’examiner les lieux plus avant : je contournai la table et me glissai vers la cuisine.

Une étrange silhouette était comme assise sur la table, immobile et comme absente. Je sursautai mais sans crier. Des mots me venaient à l’esprit pour désigner cette espèce de faune, d’elfe, de lutin, de farfadet, de gnome, de troll, de djinn, de kobold, de korrigan. Mais quoique je connusse les mots, jamais je n’avais vu une seule des créatures qu’ils évoquaient.

Loin de l’épouvante, j’éprouvai le curieux souci de ne point moi-même effrayer le visiteur. Sans doute à cause de sa petite taille et de sa frêle constitution. Pourquoi était-il là ? Qui était-il ? Voilà à nouveau des questions que je ne me posai pas…

(Version développée d’après un texte d’Alicia - 22/01/09)

 

M. BACKELJAU

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