Commentaires (extraits choisis)

Page 8

Votre serviteur & Chr. alias Bérénice ont écrit le 01/01/19 :

Votre serviteur  —
Mercredi :
Sans forcer, sans traîner*, le rythme, on l’a choisi
Jeudi :
De courage et d’ardeur, notre cœur est empli
Vendredi :
On va boucler la boucle, c’est bientôt fini
Samedi :
Ce matin, on ne fait rien, ni l’après-midi
Dimanche :
D’oisiveté encore on se sert une tranche
Lundi :
L’ouvrage, on le remet sur le métier, ravi
Mardi :
Mettons les bouchées doubles, là, c’est bien parti
DIMANCHE
LUNDI
MARDI
MERCREDI
JEUDI
VENDREDI
SAMEDI
2019
Bérénice  —
Justement aujourd’hui :
Ne nous présentez-vous pas vos bons vœux, pardi ?
Votre serviteur  —
Suis-je si étourdi ?
Que chaque jour de l’an qui vient vous soit béni !

 

Votre serviteur a écrit le 01/02/19 :

C’est déclaré, c’est répété, et c’est acté ; 
Les manifestations pour sauver la planète,
Les semaines passées, ont assez insisté :
Dès aujourd’hui, chacun contrôle ce qu’il jette. 
Pour rejoindre l’école, on laisse de côté
Le bus, l’automobile et la motocyclette ;
Stop au moteur à explosion, d’un temps passé ! 
La marche, le vélo ou bien la trottinette.
Nous ne consommerons, c’est clair, rien d’importé
Par charter ou tanker : la pollution inquiète !
En faveur du circuit court, nous avons opté :
L’usine sous l’appart, la ferme lez l’assiette.
La bouteille plastique, c’est trop périmé !
Abandonnons le berlingot et la canette : 
L’eau du robinet, donc, buvons à satiété,
C’est bon pour le climat : c’est cela qui est chouette !
Le burger sous alu : on y a renoncé ;
Le lunch sous cellophane en petite barquette,
Le sac de chips ou de pop-corn, c’est recalé ! 
Denrées en vrac, produits sans sacs sont en vedette. 
Et la pile électrique, elle a assez pollué :
Abandonnons notre mobile ou la tablette ; 
Le Bluetooth, le Wifi, tout est désactivé :
On va cuire sinon, comme de la blanquette !
Adieu papier blanchi : rien que du recyclé !
Et pour nos vêtements, on vise l’étiquette :
Que du bio-équitable, c’est promis-juré !
Allez ! on se secoue ! on veut la terre nette !

 

Else Navre & votre serviteur ont écrit le 01/03/19 :    

Else Navre  —
C’est fou cette habitude de parler en vers
Qui est la vôtre tout au long des commentaires : 
Quelle étrange façon de vous diriger vers
Plus de modernité et moins d’us littéraires !
Votre serviteur  —
En vous lisant, j’ai bu mon café de travers
Car j’ignorais compter parmi mes adversaires
Une âme effarouchée qui me prît à revers
Avec mes propres armes en vers lapidaires !
Else Navre  —
En prose, plusieurs lettres je vous écrivis :
Jamais, je le déplore, vous n’y répondîtes !
Un mot en vers, un mot en prose, j’attendis : 
Jamais ce mot mais bien le mort hélas vous fîtes ! 
Votre serviteur  —
Je n’ai nul souvenir de ces fameux billets…
Mon silence du moins vous souffla à l’oreille
Des vers de qualité. Notez dans vos carnets :
« Souffleur de vers : fonction à nulle autre pareille ».
Else Navre  —
« Souffleur de vers » ! Ma foi ! Comme vous y allez !
Mais j’appliquai à l’évidence la méthode 
Pour obtenir enfin que vous me répondiez :
Comme mon nom, mes douze vers sont dans cette ode. 
Votre serviteur  —
Je ne suis pas si mort que vous le prétendiez ;
Quant à la poésie, vous en êtes férue
Et la pratiquez mieux que vous ne le disiez !
Avec vous, aujourd’hui, la voici revenue !

 

Chr. alias Bérénice & votre serviteur ont écrit le 01/04/19 :

Bérénice  —
Dans les années deux mille quarante*   sans doute,
Ce seront sept cent treize mille sept cent cinq*
Visiteurs qui auront jalonné votre route,
Il n’est pas impossible que l’on s’en convainque.
Or, en vous suivant bien, dans quelque vingt années,
Quand nous pivoterons l’écran d’un demi-tour,
Le total des visites alors dénombrées
Nous fera voir le mot nommant l’astre du jour,
Comme en deux mille sept*  , le nombre de vos hôtes
De trente-huit mille trois cent septante-neuf*
Cela étonnera bien quelques internautes,
Nous désignait le lieu que piétine le bœuf !
Soleil sous la glèbe
Votre serviteur  —
Que proposez-vous là ? Quelle curieuse idée !
Une simple tablette se meut aisément ;
Un gros tout-en-un rend la chose est plus risquée :
Cette manœuvre osée ne me plaît* nullement !
Bérénice  —
Eh bien, n’inclinez pas l’écran mais l’affichage ;
Une combinaison de touches le permet :
Le ciel est à vos pieds, levez l’œil vers l’herbage ;
Sous la glèbe aussitôt, le soleil apparaît*.
Ensemble  —
Certes, par Taranis, on marche sur la tête !
Une question pourtant n’est pas à négliger,
C’est important à préciser bien que tout bête : 
Nous parlons de la date à bien considérer.

 

Chr. alias Bérénice & votre serviteur ont écrit le 01/05/19 :  

Bérénice  —
Le menu latéral de votre site encor  ,
Je m’en suis aperçue, a changé d’apparence :
Des cellules, le cadre est tout en élégance.
Je vous le dis tout net, mon cher : vous fîtes fort !
Votre serviteur  —
Les manchettes-menus des pages Bien noté
Comme des Commentaires, au fil des années,
Bientôt trop longues, n’étaient plus appropriées ; 
Il me fallait les modifier au pied levé. 
Le tableau des Nouvelles devint l’étalon :
Les millésimes, en colonnes, se classèrent ; 
Sans le mois de janvier, quelques lignes sautèrent.
Je fis comme je pus, et je fis sensation.
Bérénice  —
Vous fîtes là un changement de qualité ! 
Je le dis, je le pense : j’en reste pantoise !
N’allez pas soudain croire que je sois narquoise :
Je ne me permettrais pas cette privauté.
Votre serviteur  —
Le menu marginal n’est pas considéré
Comme tel grâce à vous ; la manchette est vantée
Par vos soins ; par les miens, elle fut rénovée ;
Pour le printemps, voici le site toiletté ! 

 

Votre serviteur & Chr. alias Bérénice ont écrit le 01/06/19 :    

Votre serviteur  —
« Cours toujours » est entré dans sa quinzième année
Et sa page d’accueil est à présent parée
De la couronne du laurier apollinien : 
L’Olympe désormais sera son quotidien.
AN XV
Bérénice  —
Je le crains, mon ami : votre raison vacille,
Votre pauvre cervelle se recroqueville !
Dans l’olympienne cour, vous serez le bouffon :
On y brocardera vos vers de mirliton !    
Votre serviteur  —
J’ignore le motif de cette raillerie
Autant que je déplore votre acrimonie.
Du temps, du moins, le site a passé l’examen,
Ne tranchant point mais démêlant le nœud gordien   : 
Il faut que la raison tempère la folie
Sans que l’inspiration jamais ne s’asphyxie ;
Il faut dire du neuf sans incongruité,
Embrasser le complexe, écrire avec clarté.
Tel était l’objectif visé avec adresse :
À la géométrie, insuffler la finesse
Et du bouillonnement de l’inventivité
Exprimer l’idée pure en un style châtié.
Bérénice  —
Avez-vous terminé ? Laissez-moi sur la table
Les feuilles de laurier, ce serait formidable !
Il est temps de m’y mettre : comme vous, mon bon,
J’ai à faire une soupe de ma création !

 

Chr. alias Bérénice & votre serviteur ont écrit le 01/07/19 :

Bérénice  —
Voici une contrainte conçue pour un as :
Si vous n’y excellez, vous navrerez, hélas !
Imitez cet exemple, soyez perspicace :
La rime en –s sonore, il faut qu’elle se place.
Votre serviteur  —
Voici ma solution : évoquer mon faciès,
Sans craindre toutefois le moindre pataquès,
Servira sûrement* cette stance en l’espèce
Pour ne point me confondre au revers de la pièce.
Ce quatrain est écrit avec un tournevis
Et quelque matériel livré chez moi gratis.
En observant les règles, j’ai fait l’exercice :
Simple est la construction quand on suit la notice.
J’ai peur de l’o : je ne suis pas un albatros, 
Ni un grand cachalot ni un rhinocéros.
Traverser cette strophe me fut chose atroce ;
Mais j’ai fini, vous le voyez : je suis véloce ! 
Persévérant, je veux toujours en faire plus, 
Dussé-je* recourir à un curieux hiatus.
Je déploierai en outre l’une ou l’autre astuce.
À l’oreille en tout cas, je vous ai mis la puce.
Tel est mon bon plaisir : je citerai le cens,
Romain, médiéval, voire le double sens.
Je ne me soucie guère, comme bien l’on pense,
Pour la rime et le pied, du temps que je dépense.
Clovis fut baptisé par saint Rémi à Reims
Trois cent mille* ans après le prime homo sapiens.
Fallait-il qu’un discours historique je tinsse
Pour être reconnu de la rime le prince ?
Je ne sais plus qui écrivit Le cousin Pons, 
Ni si Balzac est descendu un jour à Mons. 
À relever le gant, jamais je ne renonce :
Telle était la contrainte, telle est ma réponse.

 

Votre serviteur reçoit cette complainte ce 01/08/19 :

Poésie personnifiée  —
EN ATTENTE
J’attends depuis des mois, peut-être des saisons,
De me voir figurer parmi vos commentaires ;
Or je suis incomprise de vos inventaires,
Qui ne puis mettre un pied seul dans vos collections.
Combien de fois à votre porte ai-je frappé ? 
Autant de fois hélas ma démarche fut vaine !
Combien triste est mon sort ! Combien grande est ma peine !
Pourquoi suis-je forclose de ce pré carré ?
Poésie sans auteur mais non sans profondeur,
Je sais ne disposer d’aucun porte-parole
Et crains fort d’ignorer ce qu’est le protocole,
Sans vernis que suis, mais non sans épaisseur.
Si votre cœur de pierre méprise mes pleurs,
Si votre âme asséchée se rit de ma tristesse,
Si votre esprit obtus dédaigne ma finesse,
Ne vous étonnez pas qu’un jour je rime ailleurs !  
Votre serviteur  —
Cette ode perd son sens dès sa publication
Mais, inconnue, d’être éditée, elle en est digne : 
Sous le titre « En attente », je la mets en ligne
Et que l’on me pardonne ce cas d’exception !
Que l’on ne dise pas que votre serviteur
Composerait des vers dénués de poésie :
Simplement, il choisit selon sa fantaisie
Et ses meilleures ondes le fil conducteur.

 

Votre serviteur a écrit le 01/09/19 :  

Je m’en suis rendu compte : mes capacités
Déclinent. Replié trop longtemps sur moi-même,
Je manque d’exercice : tel est le problème !
Il me faudrait entretenir mes facultés. 
Aussi vais-je devoir reprendre le chemin
De l’école, la voie exigeante et studieuse
De l’étude, la route ardue et laborieuse,
Le sac au dos, et du bon pied, tôt le matin. 
Ma classe est sans élève et moi sans professeur :
Je n’aurai nulle peine alors à m’y inscrire ;
Vais-je accepter pourtant, je devrai me le dire,
Un homme à la retraite ? Ou serait-ce une erreur ?
Les corrections ne me seront pas un fardeau ; 
Pour répondre aux questions, je serai disponible
Et me suivre de près ne sera pas pénible.
Me donner cours à moi seul sera du gâteau !
Du côté de l’élève, guère de souci
Car je suis demandeur et réputé docile
Quoiqu’un brin facétieux mais toujours avec style !
Je suivrai donc ma classe sans me voir puni.
Je me regarderai dans le tableau miroir,
Tantôt comme enseignant, tantôt en tant qu’élève,
En m’appliquant jusqu’à ce que le cours s’achève 
Et travaillant ensuite à faire mon devoir.
En ce qui me concerne, je vous ai tout dit.
Et vous-même, comment voyez-vous la rentrée ?
Qu’elle se passe comme vous l’avez rêvée
Et que vous la viviez dans le meilleur esprit !

 

Votre serviteur & Chr. alias Bérénice ont écrit le 01/10/19 :  

Votre serviteur  —
Je me suis dit : Et maintenant, que vais-je faire ? 
Eh bien, tout simplement : un nouveau commentaire !
Que vais-je faire maintenant ? me suis-je dit : 
Un commentaire neuf ne manquant pas d’esprit !
Bérénice  —
D’abord, un commentaire, ça ne se fait guère ;
On l’écrit, on l’émet ou bien on le suggère.
Que nenni : il fallait que vous nous le fissiez
Quand nous attendions tous que vous le soumissiez !
Votre serviteur  —
Poursuivez sur ce ton peu amène, ma chère,
Glissez-moi à l’oreille votre bile amère,
Et je ne vous suggère pas un coup méchant,
Je vous le fais et ici-même et à l’instant ! 
Bérénice  —
Vous faites le malin, selon votre manière,
Mais vous ne l’êtes point, mon malheureux compère !
Je ne vous le fais pas dire, je vous le dis :
Vous êtes loin de l’être et ce fait, je l’écris.
Votre serviteur  —
Si voir votre opinion comme un fait peut vous plaire,
Si vous trouvez ainsi de quoi vous satisfaire,
Allez-y : statufiez, ma chère, vos avis
Et faites-en état au mitan du parvis.
Ensemble  —
Elle n’en fera rien,/
Je m’en garderai bien,/ ce sera salutaire
Car nous mettons ici un terme à cette affaire :
Parachevé, ce commentaire est publié. 
Ce qui est fait/dit n’est plus à faire/dire, c’est juré. 

 

Chr. alias Bérénice & votre serviteur ont écrit le 01/11/19 :

Bérénice  —
Votre Atomium est-il bleu-gris, est-il gris-bleu ?
Serait-il bleu-de-gris ? Serait-il gris-de-bleu  Les formes bleu-de-gris et gris-de-bleu
sont calquées sur le mot vert-de-gris.
 ?
Il n’est pas grège, il n’est pas beige : pas de doute ; 
Je n’y vois pas de rouge non plus somme toute !
Votre serviteur  —
« Cours toujours » donne au monument représenté 
Une seule couleur ; dans la réalité,
Les boules sont parées de tôle inoxydable,
Les cylindres sont peints dans une teinte sable.
Observez à présent le tracé de l’objet :
Le cube virtuel se tient sur un sommet ;
À chacun des sommets, une boule est fixée
Et la neuvième joint des axes la croisée.
Bérénice  —
Vous en savez des choses ! J’ai une question :
Quatre diagonalesOn parle des diagonales de cube,
on ignore les douze diagonales de face,
dont l’Atomium est d’ailleurs allégé.
, douze arêtes font
Les seize axes que compte l’étrange édifice ;
Or votre plan affiche vingt sections en lice…
Votre serviteur  —
La boule au centre constitue l’explication ; 
Sa présence en effet cause la division
En deux segments distincts de ces diagonales :
Douze plus huit font vingt sections originales. 
Bérénice  —
On n’en voit pas ici de toutes les couleurs,
Et j’aime certes mieux les rires que les pleurs.
Votre serviteur  —
Riez pourvu que vous ne perdiez pas la boule  
Point de mémoire débranchée devant la foule. 

 

Votre serviteur & Chr. alias Bérénice ont écrit le 01/12/19 :  

Votre serviteur  —
Je ne puis nier le fait : je déménage encor !
Je me tracasse et je m’inquiète et je m’affole ; 
Je me fais du souci pour la moindre babiole :
Il ne me faudrait pas cherrer dans le décor !
Bérénice  —
Qui s’étonnerait que vous déménageassiez ?
Car la chose n’avait échappé à personne,
Tant au-dedans qu’à l’extérieur de l’Hexagone, 
Et, dans les bégonias  , on vous savait charrier !
Votre serviteur  —
Je ne vous parle pas de l’état où je suis
Mais du lieu où je vais et du lieu que je quitte.
Je n’ai pas, sachez-le, pété une durite   :
Je garde l’esprit sain pour un autre logis.
Cessez donc de saisir ce que je ne dis pas.
J’évoquais, chère amie, mon changement d’adresse.
Cessez d’imaginer je ne sais quelle ivresse
Sinon celle sans doute d’être dans vos bras.
Bérénice  —
Votre adresse, mon cher, n’est pas mise en question ;
Mais en changer devait vous paraître* improbable.
Qu’importe ! Moi aussi, je me suis croyais capable
De vivre à l’autre bout de l’agglomération.
Ensemble  —
Voulant nous rapprocher de nos petits-enfants,
Nous pensions avoir vu une offre intéressante,
Laquelle s’avéra franchement décevante.
Les occasions sont rares, les prix galopants.
Plus besoin de cartons : cela ne s’est pas fait.
Nous voici grisonnants, estimant difficile
De nous loger de l’autre côté de la ville.
Les choses ne vont pas toujours comme il nous plaît*.

 

Votre serviteur & Chr. alias Bérénice ont écrit le 01/01/2020 :  

Votre serviteur  —
Avez-vous vu la chose ? Deux vingt côte à côte 
Forment le millésime où nous mettons le pied :
Voici donc quelques vers apprêtés par votre hôte
Recevant ces primeurs en ce jour comme il sied.
Et je lève mon vers à tous les internautes,
Leur souhaitant santé, réussite et bonheur,
À vous tous et vous toutes, les joies les plus hautes,
Et celle aussi de partager la bonne humeur. 
Laissons-nous emporter par la belle insouciance,
Le plaisir d’être ensemble sans rivalité.
Le courage en effet vient avec l’espérance
Et l’espérance naît de la fraternité.
Vivons l’année dans le respect de la nature 
Et des uns et des autres. Vivons bravement,
Vivons sereinement, faisons bonne figure
Et ne laissons personne dans le dénuement.
Deux vers deux vingt
Bérénice  —
Qu’un ou deux vers-deux vingt vous fissent philosophe,
Je ne l’eusse pas cru jusqu’à ce jour de l’an.
Voir votre esprit soudain bonifier m’apostrophe :
J’en reste sur le coup comme deux ronds de flan  .

 

Votre serviteur, Chr. alias Bérénice & le chœur ont écrit le 33/01/20 :    

Votre serviteur  —
Je fête aujourd’hui-même mon anniversaire :
Cette année, ce mois-ci, je suis septuagénaire.
Pas grave ! Tout problème a une solution :
En une décennie est réglée la question.
Bérénice  —
Quand on est né un trente-trois janvier sans doute,
Nul motif à ce que ces dix ans l’on redoute !
Il faut les savourer et bien prendre son temps :
Sans hésiter, cueillez de la vie les présents.
Votre serviteur  —
La vie en soi est un cadeau, ma toute bonne, 
Et notamment quand on côtoie votre personne. 
Parlez-moi de présent mais surtout d’avenir :
Durant ma septantaine  , je ne veux finir !
Bérénice  —
Mais si ! Mais si ! Vous finirez… le bel ouvrage, 
L’œuvre de votre vie : vous remplirez la page
Blanche sous votre plume, fameuse bientôt,
Célèbre et célébrée sur la Toile aussitôt !
Votre serviteur  —
Vous m’offrez là du rêve, ma très douce amie,
Ou serais-je victime de taquinerie
Cruelle et déplacée ? Je préfère mourir
Plutôt qu’avoir tous vos sarcasmes à subir ! 
Le chœur  —
Ces deux-là se chamaillent toute la journée
Mais demeurent soudés de l’aube à la veillée ;
Ces deux-là, nous peinons à les complimenter ;
Nous ne pourrions pourtant jamais d’eux nous passer.

 

Votre serviteur & Chr. alias Bérénice ont écrit le 01/03/20 :  

Votre serviteur  —
L’urgence est poétique : supposons un car
Et sortons-le à point nommé de son hangar. 
Car je recherche, voyez-vous, la rime rare : 
La rime en –r sonore  , la rime bizarre.
Bérénice  —
Le mois de mars annonce la fin de l’hiver :
Partons en autocar ou par chemin de fer ;
Poursuivons le voyage par mer ou par terre,
Ou bien préférez-vous prendre l’hélicoptère ?
Votre serviteur  —
Qu’importe le moyen si nous pouvons partir :
L’important est que nous sachions où atterrir. 
Au fil de ce périple, nous pourrons écrire
Quelques curiosités qui donnent à sourire.
Bérénice  —
Voilà : prenons des notes, plantons le décor,
Ne nous y plantons pas  , en panne de rotor.
Si, dans le ciel, nous observons un météore, 
Qu’il ait la fulgurance d’une métaphore !
Ensemble  —
À la levée du jour, au travers d’un ciel pur,
Une hirondelle tracera le mot futur. 
Nous saisissons le terme de cette aventure
Car le lecteur le sait : la fin est l’écriture.

 

Juliette & votre serviteur ont écrit le 08/03/20 :

Juliette  —
C’est étonnant ! Je tape en minuscules à vau‑l’eau    dans le champ réservé à la réponse à la première définition de votre nouvelle grille de mots croisés, je clique sur le bouton « Valider », et je vois s’afficher le mot en capitales, sans accent, ni apostrophe, ni espace, ni trait d’union :
A V A U L E A U .
Votre serviteur  —

En effet, pour garantir le croisement des mots, il faut se plier aux contraintes que vous rappelez, auxquelles s’ajoutent le retrait du tréma de aïe, (grille 40, en 9 horizontal) et celui de la cédille de façonnière (grille 45, en 3 vertical), par exemples. Mieux encore : si les lettres du chœur (grille 45, en 13 vertical) se ligatureront dans le champ de la réponse, elles se trouveront dissociées dans les cases lors de la validation.

Une ligne de code récemment ajoutée au logiciel automatise la transposition. J’ai dès lors reformulé la consigne en ce sens.

Soucieux de l’orthographe et de la typographie, j’estimais absurde d’entraîner* chacun à s’en écarter activement par le clavier.

 

Else Pâme & votre serviteur ont écrit le 01/04/20 :  

Else Pâme  —
Je ne me lasse pas d’entendre la musique
Des vers sous votre plume à l’éclat cristallin :
Je les aime qui tintent de manière unique,
J’aimerais les siffler dès le petit matin !
Car j’adore siffler et je siffle sans doute
Avec la même aisance que vous écrivez :
Quand je siffle d’ailleurs, tout le monde m’écoute
Comme chacun retient ce que vous composez.
Votre serviteur  —
Aurais-je rencontré la dernière siffleuse
De vers que notre belle planète portât ?
Pouvais-je imaginer cette scène radieuse
Qu’un habile gosier mes vers un jour flûtât* ?
Prenez garde pourtant que trop de vers enivre ;
Sifflez-les donc toujours avec modération…
En suivant ce conseil de qui vous le délivre,
Vous serez à l’abri de la contravention.
Vous siffleriez mes vers car de bonne facture ;
Mais il serait fâcheux que vous les sifflassiez,
Les estimant mauvais ou par perfidie pure :
Point ne vous faudrait-il les avoir dans le nez !

 

F. Ron-Tément & votre serviteur ont écrit le 01/05/20 :

F. Ron-Tément  —
Pourrais-je figurer
Parmi vos commentaires ? J’en brûle* d’envie !
Votre serviteur  —
Vos désirs sont des ordres, j’en suis bien conscient :
Cliquez sur l’adverbe et choisissez, je vous prie,
Celui qui vous convient particulièrement.
Il s’avère opportun que l’on vous étudie…
F. Ron-Tément  —
Alors je vous fais part de mon désistement :
Ne voyez pas en moi un rat d’académie.
Votre serviteur  —
Si je comprends fort bien votre revirement,
Je ne puis interrompre la machinerie
Que vous seul déclenchâtes délibérément
Et ne suis responsable de qui se renie.
F. Ron-Tément  —
Mais je n’écrivais pas, voyons, sérieusement :
Un jour, sans doute, il sera temps que l’on en rie ! 
Votre serviteur  —
Ici, tout se consigne ineffaçablement ;
Sachez-le, cher monsieur : il faut que l’on s’y plie
Et l’on ne peut bouleverser effrontément 
De tous les commentaires l’exacte série.
F. Ron-Tément  —
Qu’il en soit donc ainsi ! Par mon égarement,
Vos recueils s’enrichissent d’une poésie.

 

Votre serviteur & Chr. alias Bérénice ont écrit le 01/06/20 :  

Votre serviteur  —
« Cours toujours » a atteint l’an seize, bien à l’aise ;
Ce nombre est, notez-le, dans la langue française,
Le dernier des premiers, selon l’ordre croissant,
À s’écrire en un mot : n’est-ce pas étonnant ?
seize
zestien
sixteen
Bérénice  —
Qu’y a-t-il d’étonnant ? L’âge de votre site ?
L’aisance du parcours semble-t-elle insolite ?
Ou est-ce de ce nombre la propriété
Qui seule troublerait votre équanimité ?
Votre serviteur  —
Comme en néerlandais, je crois, la langue anglaise
Passe en composition depuis le nombre treize.
Mais le propos était que le site a quinze ans
Et qu’il en est peut-être à l’heure des bilans.
Bérénice  —
Non ! vous pouvez attendre au moins quelques années
Pour dresser l’inventaire et sculpter des trophées.
Pas plus que seize, vingt n’est un mot composéCertes, onze ou seize sont aussi composés,
tantôt de un et dix, tantôt de six et dix,
comme douze, treize, quatorze et quinze,
mais ces compositions se sont lexicalisées
en passant du latin au français, contrairement
à des formes comme dix-sept ou vingt et un.
 :
Attendez donc l’an vingt, ne soyez pas pressé !
Votre serviteur  —
Je suis si peu pressé que je veux bien attendre
Et que je veux vous faire attendre bien, ma tendre,
Plus de huit décennies : on attendra l’an cent
Pour se voir encenser universellement.

 

Les petits-enfants de votre serviteur ont écrit le 01/07/20 :

Sur un air de slam

covid

Un mal insidieux répand la terreur
Sur tout ce qui vit, sur tout ce qui bouge,
Appelé « Covid », oiseau de malheur !
Pour s’en prémunir, on a mis le rouge.

Le message est clair : que l’on soit chez soi !
Confus mais conforme, tu te confines ;
Oui, le pli est pris, tu connais la loi :
Loin de tes copains, loin de tes copines.

Sur la marche en groupe, on fait une croix,
Cinéma, concert, resto, on oublie !
Et tous les médias, d’une même voix :
On porte le masque, il faut qu’on s’y plie !

L’école fermée, elle va à toi :
La classe se fait dès lors à distance,
Et de la débrouille, on devient le roi :
On se met à jour, on suit la cadence.

Chez nous, en famille, on n’avait pas peur ;
En ces ternes temps, le chien fut une aide ;
Notre jardin fut aussi un bonheur
Et son entretien un heureux remède.

Nous pensons aux gens dans les hôpitaux,
Aux malades et à ceux qui les soignent :
Nous applaudissons ces nouveaux héros,
Grâce à leur travail, le virus s’éloigne.

Dans nos cœurs, ni rage ni désarroi :
Patience, prudence, un rien de courage ;
Sans baisser les bras, on garde la foi :
Ouvrons à la vie une neuve page !

Ajout d’un couplet en octobre 2020 suite au rebond de l’épidémie :

Il part, il revient, le virus vilain :
On n’y prend pas garde et il se propage !
Loin les uns des autres pour notre bien :
Les bons gestes mettront fin au ravage.

 

Votre serviteur, Chr. alias Bérénice & le chœur ont écrit le 01/08/20 :  
Votre serviteur  —
Trois mille trois cent trente-trois* vers sont en passe
D’être écrits sur le site, dans un mois ou deux,
Par votre serviteur qui jamais ne se lasse :
Le compte sera bon et le bilan copieux.
Bérénice  —
Le nombre importe peu si la qualité pèche ;
Certes mes vers sont bons, ils sont même élégants
Mais les vôtres sont fades, votre plume est sèche :
Des milliers de vers donc à moitié convaincants !
Votre serviteur  —
Sous votre nom, j’écrirais mieux, voulez-vous dire, 
Que sous le mien ? N’a-t-il pas été établi  
Que c’est pour deux en somme qu’il me faut écrire
Et que vous n’existez que quand j’en ai fini ?
Bérénice  —
Si vous-même écrivez, c’est parce que j’existe
Et vous n’écririez rien sans mon inspiration ;
Si vous tenez la plume, j’éclaire la piste ;
Sous mon halo, vos vers côtoient la perfection.
Votre serviteur  —
Certaines strophes naissent de la polémique
Que vous prenez plaisir malin à susciter ;
Ce différend me met en veine poétique :
Il suffit pour écrire de vous inventer !
Le chœur  —
Inventez donc le chœur et, tant que vous y êtes,
Statuez à sa place et en votre faveur !
Prenez donc le contrôle des cœurs et des têtes !
Votre jeu d’écriture, du coup, bat le chœur !

 

Chr. alias Bérénice & votre serviteuront  écrit le 01/09/2020 :  

Bérénice  —
Je vous en prie : n’écrivez rien sur la rentrée 
Car cela fait dix ans que vous ne rentrez plus.
N’allez pas ressasser votre antienne fanée
D’étrange professeur retraité et reclus !
Votre serviteur  —
Comment vous est venue cette soudaine idée ?
Si je vous comprends bien, mon temps est révolu :
Feriez-vous édifier pour moi un mausolée ?
Vous aussi vieillissez, peut-être à votre insu.
Bérénice  —
En vous lisant, on se croirait un deux novembre ! 
Il me semble assister à mon enterrement
Et, des pompes funèbres, vous voir soudain membre !
Parlez plutôt de la rentrée, finalement. 
Votre serviteur  —
Vos sinistres propos ont plombé l’atmosphère :
C’est devant un tableau bien noir que j’entreprends
Le passage angoissant d’un examen sévère
De repêchage, même si je m’y entends !
Bérénice  —
Que fîtes-vous, mon cher, de vos longues vacances ?
Vous rîtes ! Vous jouâtes ! Eh bien, travaillez
Maintenant : terminez diligemment ces stances
Et, avec la réponse, vers nous revenez.
Ensemble  —
Que la rentrée, intra-muros* en l’occurrence, 
Se fasse dans le joie et la sérénité !
Mais sachons respecter, la chose est d’importance,
Tous les gestes barrières   pour notre santé !

 

Votre serviteur & Chr. alias Bérénice ont écrit le 01/10/20 :

Votre serviteur  —
Voici ma cent quarante-quatrième*   pièce,
Je suis certain d’avoir exactement compté.
Douze douzaines, oui, tout bien considéré,
Douze fois douze autrement dit et en l’espèce. 
Bérénice  —
Mon cher, je vous ai lu.
Votre serviteur  —
C’est à votre crédit.
Cent quarante-quatre est une petite grosse   :
Une petite grosse vaut douze au carré ;
Une grande grosse est douze au cube, pigé   ?
Il ne faut point avoir là-dessus d’idée fausse.
Bérénice  —
Comment l’aurais-je pu ?
Votre serviteur  —
C’est clair dans votre esprit.
N’oublions pas la symbolique religieuse 
Car, dans l’Apocalypse, le nombre est cité ;
Les Pères de l’Église aussi y ont planché   ;
Ce nombre est donc illustre dans l’histoire pieuse.
Bérénice  —
J’ai déjà entendu…
Votre serviteur  —
Comme tout érudit…
C’est un étonnant tout que forment ces parties
Et le sens de chacune donne un sens au tout
Comme cet univers curieux par quelque bout
Qu’on le prenne éclaircit les unités choisies.
Bérénice  —
Un travail assidu !
Votre serviteur  —
Et finement construit.
Deux livrels désormais groupent chacun deux livres ;
Quatre livres de trente-six compositions ;
Ces recueils gagneront toutes les attentions.
Faites battre tambour et que sonnent les cuivres !
Bérénice  —
Mon ami, qui l’eût cru ?
Votre serviteur  —
Ma tendre, qui l’eût dit ?  

 

Votre serviteur & Chr. alias Bérénice ont écrit le 01/11/20 :

Votre serviteur  —
À ma verve lyrique, point de point final :
La rime en –l sonore inaugure le bal,
Un –l liquide et sans phonation palatale   ;
Ni cerfeuil ni fenouil   ni ail  , je le signale.
Bérénice  —
Ce bouillon sans légumes manquerait de sel  
Si je n’en ajoutais un grain tout personnel ;
J’y jetterai encore un peu de vermicelle,
Des croûtons*   et lardons, pour remplir la gamelle.
Votre serviteur  —
Si vous ne l’avez point relevée de menthol,
La soupe sitôt prête, servez-m’en un bol.
Ce soir, réchauffez-la dans une casserole
Avec une poignée de grains de cicerole  .
Bérénice  —
On les nomme pois chiches   : vous êtes trop nul !
Ils lui donneront du… poids : c’est un bon calcul ;
Devant un jeu de mots, jamais je ne recule
Ne me le dites pas : je mérite une bulle !
Votre serviteur  —
Votre présence m’aide à me sentir moins seul,
Et vous m’apaisez comme le thé de tilleul ;
Aussi bien grâce à moi, vous-même êtes moins seule :
Attendrissons nos solitudes sous la meule  
Ensemble  —
Parlerons-nous de la commune de Saint-Boil   
Dans l’unique souci d’une rime avec poil   ?
Nous n’en avons trouvé nulle autre sur la Toile
Où l’on voit toujours luire l’une ou l’autre étoile.
Nous n’inviterons pas notre voisin Raoul :
Peu importe qu’il soit ou ne soit pas maboul !
Restons-en là et tenons-nous loin de la foule 
Pour achever ainsi la soupe   à la ciboule  .

 

Votre serviteur & Chr. alias Bérénice ont écrit le 01/12/20 :

Votre serviteur  —
Qu’on n’aille pas me signifier un exeat : 
La rime en –t sonore mérite un vivat !
À l’affût* de la rime, je fais l’acrobate :
Je ne suis pas tombé, là, chacun le constate.
Bérénice  —
Le prince de la rime séduit l’Internet ;
Il a bon pied, bon rythme aussi, son style est net ! 
Il vous tourne son vers d’une belle pirouette ;
Il étonne sortant du stylo une mouette !
Votre serviteur  —
Ma chère, j’apprécie votre satisfecit* :
Par vos soins, je conserve un moral de granit.
Mon optimisme grâce à vous est sans limite : 
Il me semble à vous lire que Marot j’imite.
Bérénice  —
Quentin Durward fut-il écrit par Walter Scott ?
Christine de Pisan avait-elle une dot ?
Et Louise Labé était-elle dévote ?
Comprenez-moi enfin : la rime m’asticote !
Que j’aie humé ou non un verre de vermouth,
Je veux ressusciter pour elle le mammouth.
Je décroche la rime ingénieuse sans doute :
Dans un sens ou dans l’autre, je suis votre route.
Votre serviteur  —
Vous comprendre, ma chère, est mon unique but
Vous le savez : je ne suis pas un esprit brut. 
Vos questions sont les miennes : rien ne me rebute
Et je ne me tourmente guère pour la chute !
 
 La cent quarante-quatrième pièce de votre serviteur porte le numéro 180 dans le sommaire en ligne car les trente-six premières pièces ne sont pas de sa plume.
 Meule, nom féminin :

1. Outil servant à écraser, broyer ; aiguiser, polir.  
2. Grand tas de foin ou de paille.  

Le double sens de « meule » est ici exploité : l’outil servant à rompre la solitude devient le refuge où se rapprocher.
 Ciboule, nom féminin :
Nom vulgaire d’une espèce d’ail, servant de condiment,
plus connu sous le nom de ciboulette.
Au figuré (Pop. et vieilli) : Synonyme de Ciboulot.  

Soupe à la ciboule –
Au figuré : Expression synonyme de Bouillon de caboche,
jus de cervelle, consommé de méninges.
 La conjugaison à la troisième personne eût levé l’ambiguïté, sur laquelle précisément joue Bérénice : est-elle ou suit-elle la route de votre serviteur ?