Bien noté

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09/11/2018

« Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu’il y a des hommes, et qui pensent. »

LA BRUYÈRE, Les caractères ou les mœurs de ce siècle, Des ouvrages de l’esprit  

Si vous êtes enseignant, inutile donc d’attendre l’apparition d’un texte inédit pour alimenter la curiosité de vos élèves… À fortiori pour le leur dicter. D’ailleurs, plus personne ne fait de dictées !

Quoique… Jacques Brel ne constatait-il pas ironiquement à propos du parler bruxellois :

« D’ailleurs, plus personne n’a c’t accent-là, sauf Brel à la télévision » (Les bonbons, version 1967   )

Et puis, s’il venait à l’idée du pouvoir établi de prôner la dictée quotidienne, le risque n’est-il pas de manquer de (bons) textes ?

Bref, Bruno Dewaele mijote son mets original bientôt offert à la gourmandise des participants à la dictée Bordet   et disponible sur son site, À la fortune du mot, dès le soir du concours, samedi 24 novembre.

 

 

25/10/2018

« Puis ils prennent la route du sud. Après plusieurs heures de voyage, ils arrivent enfin face à la mer, à Hyères.

» Étrange coïncidence phonétique : de ce qu’il va se passer à Hyères dépend ce qu’il va se produire demain. »

Bernard WERBER, La boîte de Pandore   (Albin Michel, septembre 2018), ACTE II, Sauver l’Atlantide, 63

Un professeur d’histoire éprouve la fragilité du souvenir et la difficulté à établir un « fait ». Lui qui s’était attaché à démêler le vrai du construit, à discerner au-delà de la version racontée la série d’événements tels qu’ils se sont effectivement passés, voit sa raison confrontée aux tempêtes des émotions et des « maux de l’’humanité » : « la vieillesse, la maladie, la guerre, la famine, la misère, la folie, le vice, la tromperie » sortis de la boîte de Pandore.

Je n’avais plus lu Werber depuis quelques petites années. Ce roman est un redécouverte de l’auteur : dès la première page, je n’ai eu de cesse d’en poursuivre la lecture.

 

 

15/09/2018

Cette seconde quinzaine de septembre, Wallons et Francophones de Belgique sont en liesse.

Le professeur Francard   publie à propos un article dans Le Soir, illustrant l’étroite parenté entre le Wallon et le Français depuis l’origine de notre langue écrite autour de l’an mil et sans discontinuer depuis.

Le chercheur cite en conclusion l’auteur-compositeur-chanteur Julos Beaucarne, évoqué sur ce site dans un billet de 2011.

De langue, il est encore question lors des « Journées de septembre » au cours d’une représentation de la Muette de Portici  à Bruxelles menant à la constitution de l’État belge. Mon billet de 2014 proposait trois versions du couplet Amour sacré de la patrie.

L’histoire du Wallon est relativement longue, celle de l’Indépendance belge relativement courte : l’une comme l’autre n’en sont pas moins actuelles, et notre fête du 27 septembre en est la marque vivante.

 

 

25/08/2018

Est-ce que l’envie ou le talent de noter soigneusement me faut défaut ou est-ce que rien en ce moment ne me paraît digne d’être noté positivement, ou les deux prétextes servent-ils à la fois de masque à ma paresse ?

Toujours est-il que les assauts de communication et le bombardement d’éléments de langage dont souffrent mes yeux obscurcissent ma vue comme une cataracte – et noter le fait n’est pas bien.

Je veux simplement dire que tant d’événements douloureux se produisent : les inondations au Kerala, l’effondrement du viaduc à Gênes, les incendies à Mati, pour citer les plus récents, que toute autre préoccupation devient futile – seule l’action s’impose.

Et pourtant, les survivants devront bien apprendre à revivre. Puisse la civilisation les y aider. Sans doute l’histoire de ce courage est-elle l’essence de la civilisation.

 

 

06/07/2018

En même temps que la Toute petite bibliothèque de Belgique, qui propose en édition numérique des romans d’André BAILLON et de Charles DE COSTER, notamment, je découvre un portail simplement intitulé Nos livres.

Ce portail rassemble les catalogues de livres électroniques du domaine public francophone figurant sur des sites tels que Gallica, la Bibliothèque numérique romande, la Bibliothèque électronique du Québec, Wikisource, Ebooks libres et gratuits, le Projet Gutenberg, pour ne citer que ceux-là.

Le site se présente comme un tableur à l’interface minimale. Mais il suffit de mentionner le nom d’un auteur pour voir s’afficher les livrels disponibles avec un lien vers l’éditeur. Pour faire défiler la liste des quelque vingt mille entrées classées en fonction du titre, cliquez sur le numéro des pages. Et pour afficher le tri par auteur, cliquez sur l’intitulé de la colonne correspondante. Notez que les auteurs sont classés sur base de leur prénom.

Si vous préférez une présentation plus explicite, consultez Efele, un site plus modeste, affilié par ailleurs à Nos livres.

 

 

08/06/2018

Pendant que je soumettais « Cours toujours » à la refonte de sa police  , je me suis souvenu qu’il existe une phrase destinée à tester les machines à écrire   conçue de telle sorte qu’elle comporte les vingt-six lettres de l’alphabet tout en demeurant la plus courte possible. Mais plus moyen de me rappeler le terme qui la désigne !

Cette phrase, grammaticalement correcte mais un tantinet absurde, constitue d’ailleurs un alexandrin avec césure médiane. Chacune des vingt consonnes y figure une seule fois.

Voici un aperçu de cet alexandrin, typographié dans l’ancienne police du site, le Garamond  de Microsoft, avec empattements et à chasse proportionnelle, qui ne s’affiche que sur les appareils où Word est installé (Sinon, le navigateur affiche une fonte similaire mais bien différente à certains égards, et c’est là que le bât blesse…) :

« Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume ! »

Voici, transcrite dans la même taille, cette même phrase dans la police tout récemment adoptée, sans empattements et à chasse proportionnelle, libre de droits et indépendante du support sur lequel elle se lit car importée dans la feuille de style de « Cours toujours », la police Source Sans 3  , créée en 2012 par Paul D. Hunt et mise à jour par son auteur en 2020 :

« Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume ! »

Ah ! oui : Cette phrase s’appelle un pangramme  .

 

 

03/05/2018

La première épreuve du Concours musical international Reine Élisabeth  , suis-je distrait ! a failli m’échapper ! Avec les demi-finales, ce sont pourtant les épreuves que je préfère, parce que Mozart y est souvent bien présent mais aussi car j’y ressens une fraîcheur*, une allégresse extraordinaires, sans orchestre ni apparat. Et c’était en effet le premier mai que commençaient ces représentations !

Heureusement, le site met les enregistrements en ligne. Je retiens particulièrement cet air de Mozart, Deh vieni, non tardar (Viens, ne tarde pas) extrait des Noces de Figaro (K. 492, Acte IV - scène X, n° 27), opéra bouffe de Wolfgang Amadeus MOZART, sur un livret en italien de Lorenzo da Ponte inspiré de la comédie de BEAUMARCHAIS, La Folle journée ou Le Mariage de Figaro.

« Ô toi, mon bien, pourquoi tarder encore ?
Viens, où l’amour discret et pur t’implore.
Tantôt le ciel se va remplir d’étoiles.
Viens, car l’ombre a pour nous encor ses voiles.
Soupirs du frais ruisseau, frissons des charmes,
Tout répond à mon cœur si plein de larmes.
Les fleurs parfument l’air et l’herbe est douce.
Puis quels chants pleins d’amour aux nids de mousse !
Viens, toi que j’aime bien plus que toutes choses.
Toi que j’aime, viens, je veux ceindre ton front, mon roi,
De roses. Viens, je veux ceindre ton front, mon roi,
Ton front, mon roi, de roses. »

Version française de A. VAN HASSELT & J.-B. RONGÉ

La soliste est Heejin Park et le pianiste accompagnateur : So-Jin Kim (Flagey/Studio 4). Un moment de pur bonheur !  

 

 

18/04/2018

Bruxelles, tu seras plus verte.

Portant le numéro de ligne 33, sept bus tout électriques traverseront désormais le pentagone (bruxellois) du quartier Dansaert à la place Louise. Ces bus verts pourront transporter quarante personnes huit heures durant sans recharge des batteries, est-il affirmé.

Puisque d’autres véhicules électriques sont en commande, remplaçant peu à peu ceux à moteur thermique, va-t-on pour autant parler de verduriser Bruxelles ou de sa verdurisation   en cours ?

Pour plaire à ses habitants et à ses visiteurs et pour ne pas déplaire aux puristes, nous dirons que Bruxelles se veut désormais plus verdoyante que jamais.

 

 

14/03/2018

Ce ne sera pas une surprise pour les visiteurs assidus de « Cours toujours » : j’ai préparé une grille de mots croisés pour la campagne « Dis-moi dix mots », déclinée cette saison sur le thème « Dis-moi dix mots sur tous les tons ». J’y ai ajouté dix autres mots glanés dans le même champ sémantique.

Graphisme : Camille Nicolle

Attention ! Ce ne sont pas des paroles en l’air mais des paroles dans l’air, l’air de Watermael-Boitsfort  , ville des mots.

La langue française est à la fête       et le bonheur de l’entendre, de la lire, de la parler et de l’écrire, nous le souhaitons à tous, francophones ou futurs francophones, dans quelque pays où ils sont nés.

 

 

16/02/2018

« Après leur départ, s’animant comme rarement, Inès les installait sous le microscope, recensait des détails qui m’avaient échappé, émettait tout à coup des hypothèses surprenantes, mais assez vérifiables, futées, malines, toutes qualités dont on ne se rendait compte qu’après coup, sur l’air de “Pourquoi je n’y ai pas pensé tout seul ?„ »

Alors ? Vous ne voyez rien ? Relisez. Toujours rien vu ?

C’est que vous aimez la langue familière, dans l’air du temps, pour ne pas buter sur l’adjectif « malines » telle qu’il figure au chapitre 3 du roman d’Éric HOLDER, La belle n’a pas sommeil  .

Curieusement, mais je ne prétends pas qu’elle est passée à côté, l’orthographe nouvelle n’est pas passée par là. Pas plus que celui de « bénin », ce féminin ne lui semble digne d’être simplifié.

Les dictionnaires sont plus accommodants. Le Trésor de la Langue française informatisé   précise : « Dans ce sens (rusée), la forme fém. maline tend à se substituer à celle de maligne. » La Banque de dépannage linguistique   rapporte cet usage tandis que l’Académie française répond ainsi à une question : « Mais force est de constater que, par analogie avec des couples comme gamin/gamine, la forme maline  se rencontre de plus en plus. »   Le Larousse  en ligne mentionne également cette évolution  .

Ce roman   se recommande, notamment par le style personnel de l’auteur, une manière d’écrire raffinée qui le distingue, des choix tant lexicaux que syntaxiques, une façon de décrire et de raconter à la fois précise et subtile. Comme, dans le même chapitre, cette belle métaphore filée :

« Un autre matin, vers onze heures – à la mi-juillet cette fois, il y a trois mois –, le soleil pénètre à flots dans la bouquinerie par ses sabords ouverts, achevant d’en sécher le pont dans un arôme artificiel d’orange. Le seau, la brosse, le faubert reposent dans un coin. Marco et moi aspirons bruyamment notre dernière goutte de café au-dessus du comptoir, sur la dunette.

» Quand une espèce de pirate fend l’air, à l’abordage. »

 

 

09/01/2018

Une salle de gymnastique multimédia vient d’être aménagée dans une école d’Etterbeek, Le Paradis des Enfants. Par projection, un mur du gymnase fait office d’écran interactif, une caméra, je suppose, repère les zones atteintes par le ballon. Les cibles sont autant de réponses proposées à la question affichée, parmi lesquelles la ou les bonne(s). Un ordinateur orchestre la partie.

Dans un premier temps, de simples tirs aléatoires conduiront à la découverte de la réponse.

Pour multiplier les chances de tomber pile sur la bonne, il vaudra mieux être rapide et endurant.

Mais si (ou dès que) l’on connaît la réponse, il faut aussi savoir très bien viser ; autrement vu : si l’on sait très bien viser, il faut encore connaître la réponse…

Bref, voilà une manière nouvelle de solliciter à la fois la tête et les jambes !

Paradis des Enfants (Blog) - BX1

 

 

23/11/2017

J’aurais pu aller au Théâtre du Parc voir Le Noël de monsieur Scrooge    , de Thierry DEBROUX  , d’après le conte de Charles DICKENS, Un chant de Noël      , et en être déçu…

Or ce ne fut pas le cas : je suis allé voir le spectacle, ce fut au Parc, et je ne fus pas déçu.

Le propos de la pièce est amer, puisqu’il se développe autour du thème des regrets sur fond de certitudes mais le ton saute du touchant au tranchant, du tendre à l’incisif, du léger au profond. Une réflexion sur l’existence ancrée dans le concret de la vie. Un exercice philosophique dont l’enjeu est le salut de celui qui le mène…

Le décor matérialise l’idée que l’on pourrait se faire du XIXe siècle en Angleterre à la lecture de Dickens. Les tableaux chantés accentuent l’effet dramatique de la « tranche de vie » comme le tableau d’un Scrooge statufié devant sa maison reproduite en miniature, tel un santon sous le givre, assistant au Noël familial et chaleureux de son comptable.

Mais les répliques ciselées rappellent qu’un œil contemporain regarde et disent à la conscience que l’argument posé là et alors est celui posé ici et maintenant.

Point déçu, enchanté.

 

 

28/10/2017

ça y est ! Je viens de sécuriser mon réseau sans fil. Avec tout ce qu’on raconte   ! Les contraintes auxquelles j’y ai soumis l’accès sont si rigoureuses que moi-même je ne puis m’y connecter ! C’est dire combien je suis désormais tranquille… Voir mon imprimante faire ami-ami avec l’appareil photo de la voisine et en expédier le pdf avec mes commentaires détournés sur la tablette de mon banquier m’eût été insupportable !

J’ai donc déplacé l’ordi du coin-bureau-bibliothèque de ma chambre au salon où est installé le routeur à côté du décodeur et du lecteur Blu-ray, dans un petit meuble abritant encore quelques disques, sous le téléviseur accroché au mur.

Je m’adresse à vous en ce moment l’ordi retenu par un court câble au routeur ; je me retrouve à genoux, comme sur un prie-Dieu, devant l’écran et le clavier posés de guingois   sur ce buffet d’appoint, à dactylographier ce texte, inconfortablement mais sûrement*.

Pourquoi ne pas tirer le fil Ethernet à travers l’appartement, observerez-vous, et atteindre ainsi la position initialement choisie pour pratiquer agréablement cette activité ? Et pourquoi, par la même occasion, rétorquerai-je, n’y pas pendre mon linge à sécher ?

De toute façon, cette solution est provisoire : je ne vivrai pas, disons-le (inter)nettement, éternellement.

 

 

13/09/2017

Aujourd’hui, deux heures m’ont suffi à mettre mon ordinateur à jour  . Habituellement, cette procédure automatique se déroule en tâche de fond et bloque mes activités pendant des heures et des heures sans que je comprenne immédiatement pourquoi.

Ce matin, j’ai déclenché manuellement la livraison « cumulative » mensuelle. Je mesure expérimentalement la différence entre « téléchargement », « préparation à l’installation », « installation » en fermeture et « installation » en ouverture, chacune des étapes agrémentée d’une ligne de progression au nombre de paliers rivalisant avec la plongée sous-marine.

Certes ma machine n’est pas un foudre de guerre, mais la voir ainsi colonisée par le « système » me fait pitié ! Comme vous le montre cependant ce billet, la voici libérée après seulement deux heures de séquestre.

Je n’ose ordonner une mise en veille ou à l’arrêt au risque de me voir confronté à la situation du mois dernier  . Et pourtant, il me faudra bien à un moment ou à un autre m’y résoudre.

 

 

17/08/2017

Mon ordinateur est en panne : il fonctionne toujours mais refuse de s’éteindre. Lorsque je lance la procédure d’arrêt, Windows répond mais le voyant d’alimentation reste allumé et le petit déclic d’extinction ne retentit pas. De même, la mise en veille commence bien mais finit mal : le témoin reste également allumé au lieu de clignoter ; impossible dès lors de réveiller la session, sauf à garder enfoncé l’interrupteur : alors la machine repart et affiche l’écran de sortie de veille ; là encore, la mise hors tension logicielle est impossible.

Après plusieurs essais et vérifications, j’arrache le câble une dernière fois et décide de recopier sur un bloc ce que je viens de dactylographier. L’encre du stylobille est sèche et je lacère la feuille. Je la déchire, prends un crayon et casse la mine.

Je m’assieds dans un fauteuil et songe à l’indépendance acquise par les Anciens pour peu qu’ils mémorisassent une dizaine de milliers de vers. Je retourne aussitôt vers l’ordi : je tente une restauration à partir du dernier « point ». Trois bonnes heures devant quelques lignes d’exhortation à la patience m’ont évité une démarche inutile auprès du vendeur : après la réinstallation des dernières mises à jour, tout est rentré dans l’ordre  .

 

 

09/08/2017

Le Belge connaît* forcément nombre de belgicismes   dont il émaille sa conversation et enlumine sa prose ou qu’il se garde rigoureusement de proférer, selon les situations de communication, n’est-ce pas ? Mais il en est sans doute qu’il ignore comme tels tout en y recourant, et qu’il ne soupçonne même pas.

Dans So Soir, « le magazine lifestyle selon Le Soir », Tiffany Sales a débusqué ces quarante mots leurres. Et les exemples ne manquent pas.

Ah ! belgitude        , quand tu nous tiens !

À propos de belgitude, les Bruxellois ont planté leur sept cent-neuvième* Meyboom ce neuf août*, fidèles à la tradition  .

Ajout du 06/09/2017 : Dans un nouvel article, la chroniqueuse répertorie vingt-cinq expressions « que seuls les Belges comprennent ».

Ajout du 03/12/2017 : Tiffany Sales relève cette fois trente phrases « que vous n’entendrez qu’en Belgique ».

 

 

08/06/2017

Mise en pratique : Bienêtre des élèves : Moyenne : Impossible Insuffisant Totalement raté ENSEIGNEMENTLA RÉFORME SE CONCRÉTISE

Dans ce reportage du journal télévisé de RTL-Tvi d’hier soir, il est question du pacte d’excellence, comme on appelle en terre bruxelloise et wallonne les dispositions sur lesquelles convenir en matière d’enseignement ; et je me pose des questions :

Le bien-être* des uns sera-t-il le bienêtre des autres ?

Y aura-il plus de bien-être ou n’y aura-t-il plus de bienêtre ?

L’orthographe nouvelle   s’en mêlera-t-elle et l’autre s’emmêlerait-elle ?

On écrivait bien le bonheur ; pourquoi méconnaître* le bienêtre, après tout ?  

 

 

22/05/2017

Un article de La Libre évoque un projet immobilier d’ampleur dans la désormais célèbre commune de Molenbeek‑Saint‑Jean, plus précisément dans le quartier de la Gare de l’Ouest et de la rue des Quatre‑Vents.

Certes, une demande de permis avait déjà été soumise à la Région de Bruxelles‑Capitale en novembre 2013   tandis que la première pierre avait été posée en septembre dernier   mais le plan est entré dans sa phase d’exécution avec neuf étages déjà sortis de terre    .

Il se fait que, à quinze ans d’ici, j’écrivais et donnais à lire à mes élèves une nouvelle dont le cadre futuriste se situait exactement sur l’îlot* concerné    , les anciennes brasseries Vandenheuvel  , et dans un temps soudain devenu le nôtre. Même la mise en service de voitures volantes ne semble plus, de nos jours, inimaginable…  

 

 

29/04/2017

« Tu ne le sais pas encore, mais dans moins de trois minutes tu vas affronter l’une des épreuves les plus pénibles de ton existence. Une épreuve que tu n’as pas vue venir, mais qui va te marquer aussi douloureusement qu’une brûlure* au fer rouge sur une peau tendre. »

Ainsi commence le dernier roman de Guillaume MUSSO, Un appartement à Paris : le romancier présente son personnage en l’interpellant* comme s’il se confondait avec le lecteur.

Depuis un bon demi-siècle que je lis, c’est la troisième fois que j’observe ce procédé narratif. Le premier récit se distinguant ainsi était Le Joker, de Jean MUNO, paru en 1972. En 2015, je rédigeai un billet lors de l’exposition que consacrait la Bibliothèque royale de Belgique à cet écrivain insolite, ironique et subtil. Et parce que Patrick SÉNÉCAL adoptait lui aussi alors ce mode narratif.

 

 

29/03/2017

« Une chaussure, c’est cher ! »
« Une chose sûre* : c’est cher ! »

Ce rapprochement cocasse, Fabrice Collignon n’a pas manqué de le faire ce matin, les actualités finissantes, peu après six heures sur Bel‑RTL dans son émission C’est pas trop tôt, à propos d’un bottier italien proposant des chaussures pour personnes vivant sur un grand pied    .

L’accessoire vestimentaire en effet requiert une demi-livre (d’après-Révolution  ) d’or pur (24 carats) façonné en lamelles dont le précieux entrelacs constitue l’empeigne.

Le jeu de mots fait également office de virelangue car son articulation est périlleuse…

Cette allitération est à rapprocher d’un slogan utilisé jadis (en 1988, semble-t-il  ) par une célèbre marque d’automobiles, prétendant concilier extravagance et simplicité, allures tapageuses et manières distinguées :

« Je suis chic sans choquer
Et choc sans chiqué »

 

 

03/03/2017

« Si l’on ne peut pas tout dire sur la Toile, tout peut se dire en français ! »

Tel est le slogan de la campagne Dis-moi dix mots sur la Toile à l’approche de la semaine de la Langue française en fête  Du 18 au 26 mars et de la Journée internationale de la Francophonie  Le 20 mars.

 F SIGNET
AGREGATEUR  O 
 V IM
O EMOTICONE A
C R T D
COURRIEL REQUETE
U  R 
RFORUM CANULAR 
RU  A I A
ERLISEUSEV
NE T NA
CTELESNOBER T
EE  U A
 UNAVIGATEUR
PIRATE G 
 HEBERGER 

Telle est la grille que j’ai préparée à ce propos : en bleu clair, les dix mots de la campagne et, en bleu foncé, dix autres termes glanés dans le même champ lexical.

Quant à la Ville des mots, cette année, ce sont les deux Woluwé, Saint-Lambert  Gentilé : Woluwéen et Saint-Pierre  Gentilé : Wolusanpétrusien  On dit aussi : Saint-Lambertien et Sampétrusien, qui se joignent pour réaliser « un parcours urbain de mots », une sorte d’abécédaire constitué de vingt-six « stations », chacune identifiée par une lettre de l’alphabet et par une signalétique routière originale, à la recherche d’un certain Pierre Lambert. Dans la biographie de ce personnage de papier, chaque lettre devient la lettrine ouvrant un chapitre de sa surréaliste existence entrevue par Alain Snyers.

 

 

01/02/2017

« Manneken-Pis a mille costumes »
« Manneken-Pis a mis le costume »
« Manneken-Pis, ami, le costume ! »

Aïe ! l’épineux problème d’homophonie récemment soumis aux visiteurs de la capitale !

Je sais : Bruxelles n’est pas la seule capitale au monde, ni en Belgique depuis la régionalisation, mais là n’est pas la question que je voulais soulever…

Samedi prochain  , de nouveaux locaux accueillent la « garde-robe » du ketje  de Bruxelles, laquelle quitte la Maison du Roi  (Grand-Place) pour la Maison du Folklore et des Traditions   maison historiquement appelée Saint‑Georges ou Petit Saint‑Georges, au 19, rue du Chêne    , à deux pas de l’emplacement de la statuette, située en effet au croisement de cette rue avec la rue de l’Étuve.

Pour l’occasion, la presse     nous apprend que la collection s’étoffe, si je puis écrire, de jour en jour, approchant cette année justement le millier de tenues – là était la question.

Quant à l’œuvre originale de Jérôme Duquesnoy, elle restera exposée à la Maison du Roi.  

 

 

01/01/2017

« Jacques voit sur les murs du bureau de Franck Thilliez des affiches de films noirs américains des années 1950. Sur la table est posée une statuette à l’effigie de Humphrey Bogart. »

Cette phrase se lit au chapitre 26 (Acte I, Apprenti dormeur ) du roman de Bernard WERBER, Le Sixième sommeil, paru en 2015 chez Albin Michel. Dans le récit, Franck Thilliez, « un rouquin maigrichon avec un accent du nord de la France » (ibid.)  est le détective rencontré par Jacques Klein, le fils de Caroline Klein, chercheuse en physiologie du sommeil et des rêves, laquelle a disparu après le décès inexpliqué de son meilleur sujet lors d’une expérimentation et son licenciement brutal pour apaiser une presse tempétueuse et favorablement informée.

Ainsi devenu lui-même personnage de roman, le célèbre auteur de romans noirs Franck THILLIEZ, plusieurs fois évoqué dans les pages de « Cours toujours »      , vient d’ailleurs de publier sur ce thème un roman intitulé Rêver.

Comme il est question de l’interaction entre rêve et réalité, formons le vœu que les rêves de nous tous autant que nous sommes aient pour superbe résultante un monde réel plein d’humanité.