Bien noté

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13/05/2024

Ah ! La demi-finale du Concours Reine Élisabeth, consacré cette année au violon, qui s’ouvre dans la salle Flagey ce lundi et pour toute la semaine, nous permet d’écouter les concertos de Mozart. Des cinq concertos pour violon et orchestre du compositeur, trois sont proposés au choix du candidat : le premier, en si bémol majeur (KV207) ; le deuxième, en ré majeur (KV211) ; et le quatrième, en ré majeur également (KV218). Chaque jour, deux candidats se présentent. L’Orchestre royal de Chambre de Wallonie est dirigé par Vahan Mardirossian.

La musique de Mozart est à la fois agréable à l’oreille et d’une inventivité toujours surprenante.                

Aujourd’hui, les deux candidats, Emmanuel Coppey et Hana Chang, ont choisi le même deuxième concerto. Nous aurons donc le loisir de comparer leur style. La RTBf/Auvio diffuse l’épreuve en direct. Les enregistrements sont également compilés sur la page Multimédias du Concours.

 

 

18/04/2024

MOLEN BEEK 2030

En 2030, la Belgique fêtera son bicentenaire et la Région de Bruxelles, ses cinquante ans d’existence   – du moins si les opérations spéciales   et les ripostes en divers points du globe n’ont pas anéanti la Planète et si les élections de juin dans notre petite terre d’héroïsme n’ont pas précipité son modeste périmètre dans le chaos.

Et comme je continue de croire en la sagesse des « grands de ce monde » aussi bien que dans le bon sens des populations sur lesquelles ils entendent exercer leur pouvoir, et que je ne suis pas sûr d’être encore en mesure de le faire d’ici là, je vous annonce dès à présent la candidature de Bruxelles au titre de Capitale européenne de la Culture en 2030.

Plus exactement, Molenbeek-Saint-Jean, soutenue par les autres communes de la Région bruxelloise, portera cette mission et la mènera à son terme, je n’en doute pas. Voyez Bx1, la chaîne audiovisuelle régionale, et The Brussels Times, à l’adresse des anglophones. Un site expressément dévolu à cette entreprise détaille les initiatives et leur concrétisation.

Et puis, surtout, la parole des jeunes est écoutée : chacun peut s’exprimer sur une plate‑forme* créée à leur intention.

Alors, bon vent à toutes et à tous !

 

 

15/03/2024

« C’est le malheur du temps que les fous guident les aveugles. »

SHAKESPEARE, Le Roi Lear (1606), Scène XVII, traduction de Victor HUGO (1872)  

Cette réplique est une des dernières échangées entre le docteur Rieux et l’aventurier artiste Jean Tarrou, devenu son ami, à la fin du dernier épisode du feuilleton télévisé La Peste.

Cette production franco-belge diffusée au début de ce mois a pour scénaristes Gilles Taurand et Georges‑Marc Benamou, qui ont adapté le célèbre roman éponyme de Marcel CAMUS, sous le contrôle de la fille de l’écrivain. J’en ai regardé les quatre épisodes avec plaisir et grand intérêt – une très belle réalisation.

Comme le roman de Camus est un repère en littérature, cette production l’est dans le domaine audiovisuel. Comédiens, décors, costumes, prises de vue, scénario, dialogues : tout concourt à créer à la fois densité et présence, profondeur et précision. La voix hors‑champ du narrateur, le docteur Rieux, confère également au récit un ancrage dans l’actualité et la mise à distance de l’œil qui regarde. Les références au monde contemporain sont nombreuses, sans écraser la dimension universelle du propos.

La citation, je le précise, ne figure pas dans le texte du roman, même s’il y est question d’aveuglement et de folie. Je note encore quelques différences :

Mais l’esprit du roman n’est pas trahi : comment réagissent des gens soumis à une tension qui pèse sur eux tous durant une période longue et dont l’issue est lointaine et incertaine. Leur caractère se fait jour : courageux, profiteurs, lâches, inventifs, retors, irréfléchis, violents, cyniques, généreux, égoïstes, sceptiques, croyants, hypocrites, sincères, édifiants peut‑être, meneurs et suiveurs… Même si à leurs yeux le monde semble absurde, des individus sont capables d’y jouer un rôle positif, voire héroïque.

 

 

15/02/2024

Au retour de l’usine produisant des appareils de radio où il travaillait, mon grand-père portait sous le bras la gazette, comme il disait, que le marchand de journaux du quartier livrait à ses clients, la cargaison dans un panier fixé au vélo dont il se servait comme d’une trottinette, un pied sur une pédale, l’autre assurant la propulsion par pression au sol. Passé à table, des lunettes à monture sombre au bout du nez, il lisait consciencieusement les pages du « Soir » tout en prenant le repas. Ma grand-mère, ma sœur (six ans) et moi (neuf ans) observions une silence religieux, propice d’ailleurs à la sérénité du logis et à la bonne digestion.

Mon grand-père montait ensuite au grenier, son atelier, où il réparait du petit matériel électroménager déposé par les voisins. La table débarrassée, ma grand-mère s’emparait alors du journal et en lisait les « faits divers » – rien que cette rubrique, mais avec un intérêt quotidien.

Eh bien, voilà que je me régale du genre, non plus sous le format d’une chronique de journaliste mais sous la forme narrative d’un personnage de fiction imaginé par Lisa GARDNER  . Frankie Elkin, ni de la police, ni détective privée, a cependant déjà retrouvé, nous apprend-elle, une bonne douzaine de personnes recherchées. À l’entame du récit, elle se donne pour mission de retrouver Angelique Lovelie Badeau, une lycéenne de quinze ans, d’origine haïtienne, disparue à Boston depuis onze mois. Son frère et leur tante, qui occupent un deux‑pièces dans le quartier pauvre cosmopolite de la ville, acceptent avec méfiance les services bénévoles qui leur sont proposés.

Le portrait de Guerline Violette, la tante d’Angélique, et celui de Dan Lotham, l’enquêteur chargé du dossier, sont convertis en exercices de complétion.

 

 

25/01/2024

Chemin eulérien

Même si vous en ignorez la dénomination, cette « Maison de saint Nicolas »  , dédoublée pour la démonstration, ne vous est sans doute pas inconnue. Il s’agit de dessiner la figure sans lever le crayon ni repasser sur le trait (en retournant en arrière ou en effectuant une boucle). Comme on le voit, plusieurs parcours sont possibles.

On parle aussi d’« enveloppe ouverte » et, plus spécifiquement de « chemin eulérien », du nom du mathématicien Leonhard Euler, qui en a déterminé la formule    . Le point d’arrivée n’étant pas celui du départ, le parcours ne peut toutefois se qualifier de « cycle eulérien ».

Facile, non ? Comme la résolution des exercices sur Cours toujours

 

 

01/01/2024

Reproduisez le texte suivant en prenant comme titre : « Conseils à mes fils »

Conseils à mon fils

Travaille, sois fort, sois fier, sois indépendant, méprise les petites vexations attribuées à ton âge. Réserve ta force de résistance pour des actes et contre des faits qui en vaudront la peine. Ces temps viendront. Si je n’y suis plus, pense à moi qui ai souffert et travaillé gaiement*. (…) Garde en toi le trésor de la bonté. Sache donner sans hésitation, prendre sans regret, acquérir sans lâcheté. Sache mettre dans ton cœur le bonheur de ceux que tu aimes à la place de celui qui te manquera !

George SAND, Correspondance  

Erdoğan Kartal  

Analyse des textes utilisés dans les méthodes actuelles de l’enseignement du français langue étrangère

Cet exercice figure dans un document publié par Savelyeva Elena Borisovna, professeure agrégée du Département de philologies romane et germanique du Centre de formation continue des enseignants de Moscou.

Comme la chercheuse qui l’a épinglé, j’apprécie tant le type d’exercice que le propos du texte. Je suis donc honoré de voir Cours toujours mentionné plus loin dans cette présentation.

Dans cet esprit, voici un passage de ma lecture du moment. Nous sommes en 1913. C’est une gamine de la campagne qui parle, elle est âgée de quatorze ans, sans instruction aucune, elle ne sait ni lire ni compter, un peu laissée à elle-même, alors que la nouvelle et unique institutrice de l’école municipale l’a prise sous son aile dès son arrivée peu avant la rentrée :

« En maniant ainsi les mots, je me sentais au seuil d’un mystère dans lequel je pénétrais insensiblement. L’écriture ne m’apparaissait plus comme un univers à part, séparé de moi par une frontière infranchissable. Le sentiment d’impuissance qui avait engendré l’indifférence s’estompait, dérisoire et ridicule. L’indifférence vaincue, je me sentais apte à affronter les domaines redoutables de la connaissance. Loin de se fermer à moi, ils m’aspiraient, me poussaient toujours plus loin et plus profond dans une nuit qui s’illuminait à chacun de mes pas comme si j’étais porteuse de ma propre lumière. Ils me révélaient à moi-même ; ils m’engendraient. »

Michel PEYRAMAURE, L’orange de Noël, Octobre, Robert Laffont, 1982  

Et je fais aussi le rapprochement avec le roman Jane Eyre ou Les mémoires d’une institutrice.

 

 

01/12/2023

ELLE VA MAL CLIMATMOBILISATION DES JEUNES DANS LES ÉCOLES

Ce vendredi, une séquence du 13 heures de RTL Belgique présentait un beau reportage de Cathline Delvaux sur les enfants des écoles fondamentales de Saint‑Hubert qui sillonnaient leur quartier, agitant des affichettes avec les dessins très colorés et les slogans   qu’ils avaient conçus sur le thème de l’urgence climatique. Sur Tv Lux, Laurent Trotta, et Thibault Léonard dans L’Avenir complètent le tableau. Je n’ai pas pu lire tous les textes, mais j’en reproduis quelques‑uns :

Le climat
est raplapla
Notre Terre
est en colère
Économisons
l’énergie
STOP
à la pollution !
Arrêtons de pourrir
notre avenir !
Polluer la Planète,
ce n’est pas chouette !
La Terre est saturée :
cessons de la souiller !
SAINT-HUBERT-LES-BAINS,
C’EST POUR DEMAIN !
Citoyens,
prenez les choses en main !
La Planète est entre nos mains :
partageons-la !
Notre mer
qui est si bleue,
que ta propreté
soit protégée !
À force de respirer
les fumées des usines,
la Terre va attraper
une angine !

La Conférence de Dubaï de 2023 sur les changements climatiques   se tient précisément jusqu’au 12 de ce mois. Voyez encore, si le sujet vous intéresse, le site belge Climat. Comme nos lecteurs le savent par ailleurs, la Belgique est passée du discours à l’action.

 

 

20/10/2023

L’épisode du feuilleton policier que je regardais hier montra un bref instant une enceinte de boxe octogonale. Et je me fis deux réflexions :

Une fois de plus, Wikipédia apporte la réponse à mes questions, mais aussi le site du Club de boxe de Villepreux.

L’octogone prétend peut-être résoudre la quadrature du cercle…

Et puis, je me suis posé une autre question : pourquoi les combats en dehors de ces espaces sont-ils de plus en plus nombreux, et même de plus en plus meurtriers ?

Le corps social qui souhaite survivre gouverne les pulsions de ses individus. Le sport, la morale, les religions, les arts, la pratique d’un métier, sont des invitations à la réalisation positive de soi. Il s’agit de trouver l’équilibre en souplesse, sans affrontement irrémédiable, et de le maintenir. La quadrature du cercle n’est pas une imperfection : elle est l’équilibre. Puissent ceux qui dirigent le monde savoir préserver cet équilibre. Et la majorité des quelques milliards d’individus qui le constituent.

Sinon, inutile de pleurer sur le lait renversé.

Ajout du 28/10/2023 : L’ouvrage d’ Amin MAALOUF,   Le labyrinthe des égarés, paru au début de ce mois chez Grasset, illustre ce thème de la recherche d’un équilibre mondial et d’une volonté commune à le maintenir encore à définir. Il vous est loisible d’en feuilleter les premières pages, l’auteur y fait ce constat : « (…) ni les Occidentaux, ni leurs nombreux adversaires ne sont aujourd’hui capables de conduire l’humanité hors du labyrinthe où elle s’est fourvoyée. »

 

 

12/09/2023

Dis-moi dix mots en forme olympique

Comme vous le savez, les Jeux olympiques ont lieu à Paris cet été. Le thème de la campagne « Dis‑moi dix mots sur le podium » leur est dédié.

Contrairement à mon habitude de publier une grille de mots croisés la semaine de la Langue française en fête, je la livre dès à présent : les collègues qui passent par ici pourront ainsi en faire usage avant tout le monde. Et puis, n’est-ce pas la fête de la Fédération Wallonie‑Bruxelles, ce 27 septembre ?

L’aperçu ci-dessous affiche les dix mots de la campagne en bleu clair et, en bleu foncé, les dix mots que j’ai choisis dans le même champ lexical.

          ANNEAUX
COLLECTIF     R  
  A     O     B  
SENCORDER ADROIT 
  C     T     T P
F E        COURIR
ADRENALINE H  E O
U          A H  U
X          M O  E
DISCIPLINE P R  S
E          I S  S
P  M S  S  O J  E
ALLERAUXORANGES  
R  N U  U    U   
T  T T  P        
  NAGER L        
   L R  ECHAPPEE 

La grille, les définitions en regard et le corrigé sont rassemblés en une version imprimable. La version interactive est évidemment mise en ligne aussi.

Ajout du 29/01/2024 : Cette année, la Ville des mots est Genappe.

 

 

05/09/2023

Avec pour titre « BELLE-GITUDE » et pour sous-titre « Ceci n’est pas un pays, c’est un État d’âme(s) »  , Donald George et Anne‑Rosine Delbart signent un très bel éditorial pour présenter la saison prochaine de la Maison de la Francité.

Cette belgitude   si souvent qualifiée d’indéfinissable, les auteurs se risquent à en donner plusieurs aperçus. Comme l’exercice reste ouvert, ils nous invitent sur le chemin des éditeurs de chez nous, qui se distinguent souvent par leur singularité et leur audace, à un voyage en terre de créativité, de diversité et d’innovation.

Espace Nord - logo

Et justement la collection Espace Nord fête cette année ses quarante ans   d’existence, après avoir récupéré en 2018 son fameux logo‑tampon circulaire. Elle propose un catalogue de plus de quatre cents* titres, dont une septantaine de livres numériques. Comme son nom l’indique, la collection rend compte de la littérature francophone de Belgique, celle d’hier, d’aujourd’hui et de bientôt.

 

 

15/08/2023

Être ou ne pas être « cornucopien » ?

Du latin, cornu, cornus, corne, et cōpia, ae, coupe, la cornucopia est une corne d’abondance    ; le cornucopien, celui qui estime que les innovations technologiques permettront à l’humanité de subvenir éternellement à ses besoins matériels.

Un article d’Aurélien Boutaud et Natacha Gondran, paru le 9 août* 2023 dans THE C NVERSATION, fait le point sur la question.

Avec la révolution industrielle, le but pratique de l’existence, pouvait-on penser, n’était plus la survie pure et simple mais le confort et l’aisance, à la portée de chacun et non plus de quelques privilégiés. Ce progrès matériel a d’ailleurs favorisé un progrès éducatif pour le plus grand nombre.

Or, comme la situation mondiale actuelle l’indique, l’équation capital-travail des économistes doit d’urgence prendre en compte deux autres facteurs : les ressources naturelles (En 1798 déjà, Thomas Malthus le faisait observer) et la pollution (Le concept juridique serait apparu en 1804 en Grande‑Bretagne   ).

Ce discours théorique est suivi d’effets comme je le lis aujourd’hui sur RTL : les parcs éoliens belges en mer du Nord (8 % de la consommation électrique belge actuelle) se complèteront bientôt de pontons photovoltaïques entre les éoliennes  . Ces installations permettront en outre la reproduction de moules et d’huîtres* plates.

La mise à disposition de ces ressources, qui devraient remplacer les énergies fossiles, ne doit cependant pas se comprendre comme une invitation au gaspillage. Retrouvons le plaisir de la frugalité. Et sachons donner un sens à notre existence en remerciant la nature de ce qu’elle nous donne.

 

 

14/07/2023

Les mélodies de ses chansons vous séduisent-elles ? Leurs paroles vous parlent-elles ? Le timbre de sa voix vous est-il agréable ?

Comme moi, êtes-vous emmené par ses compositions vers des horizons où vous percevriez la beauté, la bonté, la justice ? Vous sentez-vous meilleur ou souhaitez-vous le devenir car vous vous en sentez capable, emporté par la conscience d’une nature bienveillante et la foi en un monde qui peut se parfaire quand on le veut et que l’on veut bien y mettre du sien ?

« Écrire une chanson c’est coucher sans attendre sur le papier la photographie des sentiments avant qu’elle ne s’efface », confie l’auteur-compositeur qui fête cinquante ans de carrière. Vous avez sans doute reconnu Yves Duteil      .

Le chemin parcouru pendant un demi-siècle, il l’intitule Chemin d’écriture pour rassembler en une belle métaphore toutes les pièces de sa vie d’artiste : trois cent septante* enregistrements (Éditions Bayard Musique) et le texte des chansons en près de cinq cents* pages (Éditions L’Archipel).

La préface du livret joint au coffret de disques est écrite par Didier van Cauwelaert tandis que Bruno Tummers, journaliste, examine le cheminement créatif de l’artiste et relate ses conversations avec diverses personnalités à son propos.

 

 

10/06/2023

L’obsolescence programmée n’est plus fiction de consommateur paranoïaque. L’expression évoque une réalité d’ailleurs prise en compte depuis mai 2023 par le Parlement européen   : un projet législatif vise à favoriser le développement de produits réparables et dont la maintenance (pièces détachées et produits d’usage) ne soit pas assujettie au monopole du fabricant. La France a son indice de réparabilité  , et bientôt la Belgique  .

Et me voici confronté à un cas d’obsolescence logicielle ! La radio Internet qui m’avait été offerte en 2016 ne reçoit plus le « flux » venu de la Toile que gérait l’application du constructeur   et qui lui valait sa dénomination. Heureusement, l’appareil capte aussi la diffusion numérique des signaux radio   sur le territoire belge. Hélas, aucun émetteur arrosant Bruxelles de ses ondes ne semble programmer exclusivement les interprétations de Mozart que j’écoutais le matin en lisant.

Qu’importe ! Quand j’utilise mon ordi, je laisse un onglet en sourdine branché sur Radio.fr/Klassik Radio Mozart. Les nouveaux appareils de radio Internet sont calibrés, nous assure‑t‑on, pour diffuser le son de tels sites, ce n’est donc plus le cas du mien ! Certes, le constructeur offre une ristourne temporaire aux propriétaires d’un modèle obsolète sur l’achat d’un neuf.

Il se fait que je dispose d’un très grand nombre de fichiers musicaux de mon compositeur préféré. Or, le récepteur comporte la fonction de lecture multimédia : il est possible d’y connecter une clé‑mémoire, avec un adaptateur ad hoc, ou d’y transférer les données par réseau sans fil  . La console de mon fournisseur d’accès à la Toile (le routeur) est munie d’une prise pour insérer une telle clé et ma radio la reconnaît – en attendant que je me procure l’accessoire…

 

 

12/05/2023

« Peut-on imaginer une théorie de l’intelligence ? Une science de l’intelligence va‑t‑elle naître* de l’invention des machines capables d’apprendre ?

» Tel est mon programme de recherche pour les décennies à venir. Découvrir les mécanismes sous-jacents et les principes à l’œuvre dans l’intelligence, qu’elle soit naturelle… ou artificielle. »

Yann LE CUN, Quand la machine apprend, chapitre 10, Enjeux, « Une science de l’intelligence ? »
Sorbonne‑Université, octobre 2019

L’auteur est un des acteurs du développement de l’I.A. par le développement de l’apprentissage profond supervisé, sur le mode de la rétropropagation de gradient, appliqué aux réseaux de neurones. Son ouvrage démontre que le processus ne s’opère pas dans l’opacité mais se fonde sur des équations mathématiques, transposées en langage informatique.

Pythagore affirmait que tout est nombre. Pour garder la maîtrise* du calcul, il faut faire émerger les fonctions pertinentes, plus exactement : les chaînes* de fonctions pertinentes. Il faut à la fois bien mesurer le plus petit détail et garder en tête l’objectif poursuivi ; la vue d’ensemble ne doit masquer aucune étape, la procédure ne doit pas engloutir la finalité. Bref, il faut à la fois cultiver l’esprit d’analyse et de synthèse. Et l’auteur y excelle.

 

 

12/04/2023

Je lis peu – je veux dire : de bout en bout – autre chose que de la littérature romanesque.

Or, sans doute car mes dialogues Objets connectés, avez-vous une âme ?   s’appuient sur le sujet, j’ai entamé et lu jusqu’à la dernière ligne l’ouvrage de Melanie MITCHELL  , Intelligence artificielle, traduit en français par Christian Jeanmougin, paru en septembre 2021 chez Dunod, collection « Quai des Sciences ».

L’ouvrage expose la genèse et le développement de « l’intelligence artificielle », menant une évaluation critique des méthodes mises au point et des impasses ou des dangers de techniques mal maîtrisées*.

« Le vrai miracle de la compréhension de la lecture réside dans la lecture entre les lignes – à savoir, connecter des concepts, raisonner sur des idées et comprendre des messages implicites qui ne sont pas spécifiquement décrits dans le texte. » (Chapitre 13)

Cette phrase, publiée sous la plume de Drew Harwell dans The Washington Post du 16 janvier 2018  , est rapportée par l’auteure pour résumer son point de vue : les recherches sur le traitement du langage par la machine (reconnaissance et synthèse de la parole, traduction, correction orthographique et grammaticale, résumé, réponse à une question – intelligence conversationnelle   – domotique avec commande vocale) ont fait des progrès inouïs, sans toutefois pouvoir actuellement doter le système de la compréhension globale de ce qu’il fait.

Ce constat en matière de langage vaut pour l’intelligence artificielle sous toutes ses formes : une application ne peut se transférer à une autre fonction ni, par conséquent, se généraliser à toutes les fonctions. Par exemple, en matière de conduite automobile assistée sur route quelconque, le transfert de responsabilité de l’homme à la machine (niveau 5) semble hasardeux car les procédures restent limitées aux champs connus et sont imprévisibles en toute autre situation.

Dans un programme par auto-apprentissage, qui évolue en couches c’est‑à‑dire en plusieurs séquences de choix automatiques opérés en fonction des choix précédents sur la base des taux de réussite pondérés de chaque séquence et de séquences comparables déjà mémorisées, les chercheurs ne discernent plus par quel chemin la machine produit sa réponse : sauf à mettre le système hors circuit, le contrôle humain est compromis. Si les machines sont interconnectées, une mise hors circuit est-elle encore assurée ?

Melanie Mitchell cite cette boutade de Pedro Domingos :

« Les gens craignent que les ordinateurs deviennent trop intelligents et prennent le pouvoir sur la planète, mais le véritable problème est qu’ils sont trop stupides et qu’ils ont déjà pris le pouvoir sur la planète. » (Chapitre 16)

Permettez-moi de conclure pas une réflexion de mon cru :

« Certains regrettent que l’intelligence artificielle ne fasse que ce qui lui est demandé et dans le but qui lui est assigné, ils souhaitent qu’elle en fasse plus au profit de cet objectif mais d’autres redoutent qu’elle en fasse trop et dans une direction qu’elle seule se choisirait. En développant la créativité de l’intelligence artificielle, l’homme ne lui remet-il pas les clés du pouvoir ? La révolution informatique sera‑t‑elle plus vertueuse que la révolution industrielle ? »

 

 

23/03/2023

« Sophie Lebrun, la substitute du procureur du roi, se regarde dans la glace au-dessus du lavabo dans la salle de bains du presbytère. Elle est pâle comme un linge. »

Armel JOB, Le meurtre du docteur Vanloo, Robert Laffont, février 2023    

Ainsi commence le premier chapitre de ce roman qui m’a tenu en haleine et donné à réfléchir à la fois.

Le cadavre d’un chirurgien, frappé de plusieurs coups de couteau, est en effet découvert chez lui, dans l’ancien presbytère du village du Luxembourg belge où il s’est établi depuis qu’il exerce dans un hôpital du Grand‑Duché, tandis que son épouse est restée à Boitsfort, occupée à la boutique de vêtements qu’elle tient avenue Louise à Bruxelles. La toute jeune substitute s’est aussitôt rendue sur les lieux : un haut‑le‑cœur, il lui faut se ressaisir.

L’auteur décrit ses personnages, et leur cadre de vie, avec finesse, pertinence et concision. Dressés avec une tendre ironie, ces profils psychologiques, font rebondir l’enquête criminelle au gré des chapitres.

Trois dialogues du roman, dont les répliques sont intentionnellement interverties, viennent enrichir notre banque d’exercices. S’y ajoutent trois autres dialogues épinglés dans le roman Tu ne jugeras point   paru en 2009, lequel reçut en 2010 le Prix Simenon   et en 2011 le Prix des lycéens de la Fédération Wallonie‑Bruxelles  .

 

 

07/03/2023

Année-lumière Avant-jour Tic-tac (En orthographe nouvelle : « tictac ») Hivernage Lambiner Rythmer Déjà-vu Dare-dare (En orthographe nouvelle : « daredare ») Plus-que-parfait Synchrone

« Dis-moi dix mots à tous les temps » : tel est le thème de la campagne de cette saison célébrant la Langue française en fête. Survolez chacun des dix éléments graphiques du bandeau ci‑dessus, signés Laurie Esclapez, et le mot illustré s’affichera.

À ces dix termes (en bleu clair ci-dessous), j’en ajoute dix autres (en bleu foncé), glanés dans le même champ lexical, pour la grille de mots croisés que je propose cette année, comme depuis plus de dix ans. Étrangement bon et particulièrement aimable aujourd’hui encore, je vous offre de surcroît* une version imprimable de cette grille et des définitions en regard, assortie du corrigé.

 EPHEMERE P 
 L RALENTI 
SOUPIR R 
 S S F V
T QUAND YO L E
IU ANTIDATER
CE T C S M N
TPOH BA
AVANTJOURSOIR L
C R O  N S
 FNDEJAVU
DAREDARE R C
 I  C
RYTHMER HIVERNAGE
  D
ANNEELUMIERE
 R

Du 12 au 28 mars, l’Espace Pandora, agitateur poétique, nous invite à « cueillir l’éphémère » et nous souhaite un Magnifique printemps.

 

 

04/02/2023

Puisque, dans le billet précédent, j’ai ouvert le chapitre des ouvrages portant sur la grammaire française, permettez-moi d’évoquer une autre référence :

Joseph HANSE et Daniel BLAMPAIN, Dictionnaire des difficultés du français, De Boeck Supérieur, 2012.

L’ouvrage n’est pas organisé comme un traité de grammaire mais sous forme de dictionnaire, comme son mon l’indique. Feuilletez-en les cinquante premières pages si vous le souhaitez. Cette sixième édition est assurément un incontournable en la matière.

Acheté à la fin des années soixante, l’ouvrage signé du seul nom de Joseph Hanse a accompagné mes études. Reçue à sa parution en 2000, la quatrième édition, assortie d’un cédérom, se présentait dans un nouveau format, refondue et augmentée sous une double signature : je la consulte encore régulièrement.

Des publications similaires existent          , et vous trouverez sur la Toile des sites de qualité qui traitent de ces questions de syntaxe, d’orthographe, de ponctuation, de prononciation, de nuance sémantique. Je vous recommande :

Quelques sites commentent des faits de langue, comme celui de Bruno Dewaele ou celui de Franck Antoni : ce ne sont pas des dictionnaires mais des mots‑clés permettent un premier tri ; le second offre un champ de recherche. À découvrir patiemment ; ne pas y recourir en cas d’urgence !

 

 

01/01/2023

La Grande Grammaire du français est parue, non pas en octobre dernier mais en octobre 2021 (Actes Sud). Dans sa version papier, l’ouvrage, de plus de deux mille cinq cents* pages, se présente en deux volumes et pèse cinq kilos. Il est disponible sur la Toile en ligne sous forme d’abonnement ou, hors ligne, en format epub pour liseuse ou pdf pour consultation sur ordinateur.

Comme vous le pensez, il est le fruit de la collaboration entre plusieurs auteur(e)s, sous la direction d’Anne ABEILLÉ et Danièle GODARD, et de nombreuses universités et ce, pendant vingt ans. Avec le Bon Usage, de GREVISSE et GOOSSE, voici une référence pour qui étudie notre langue et pour qui l’enseigne.

La première originalité de l’ouvrage est de prendre en compte non seulement la langue écrite (imprimerie) mais la langue parlée (enregistrement) et notamment de mener l’analyse syntaxique d’une suite de répliques intriquées dans un dialogue à bâtons rompus. L’approche est celle de la grammaire descriptive, fondée sur les recherches en linguistique.

L’occasion vous est offerte de jouer aux PETITS jeux de la GRANDE Grammaire du Français.

Si vous souhaitez compléter les questionnaires de « Cours toujours » portant sur la grammaire à la lumière de cet ouvrage, notez ces quelques différences de dénomination :

  Voici la réponse du moteur de recherche Microsoft Bing
dans la version expérimentale de son robot conversationnel à la question ci-dessous posée le 12/04/2023 sur les trois « tons » actuellement disponibles.

Requête de réponse sur le ton créatif :
Que pensez-vous de l’intelligence artificielle ?
Bonjour, c’est Bing. Je pense que l’intelligence artificielle est un domaine fascinant et prometteur, mais aussi complexe et délicat. Je pense qu’il faut l’utiliser avec éthique et responsabilité, et respecter la diversité et la dignité humaines. 😊


Requête de réponse sur le ton équilibré :
Que pensez-vous de l’intelligence artificielle ?
L’intelligence artificielle est une branche de l’informatique qui permet aux systèmes d’apprendre et d’exécuter des tâches normalement associées à l’intelligence humaine, telles que la reconnaissance vocale, la prise de décisions ou la perception visuelle 1.

Elle peut être un outil fantastique lorsqu’elle est au service de la santé, la technologie ou l’astrophysique. Cependant, elle peut aussi servir à des fins criminelles ou à la désinformation 2.

Les avantages de l’intelligence artificielle sont une meilleure efficacité et une plus grande précision dans les tâches répétitives. Les inconvénients sont la perte d’emplois et le risque de la dépendance excessive à des machines qui n’ont ni émotions ni valeurs morales 3.

1. talend.com  2. futura-sciences.com  3. axiocode.com


Requête de réponse sur le ton précis :
Que pensez-vous de l’intelligence artificielle ?
L’intelligence artificielle est un domaine fascinant et en constante évolution. Elle peut être utilisée pour résoudre de nombreux problèmes complexes et améliorer notre vie quotidienne. Cependant, il est important de l’utiliser de manière responsable et éthique. Dans ce contexte, un humain pourrait dire que l’intelligence artificielle a un potentiel énorme pour le bien, mais elle doit être utilisée avec prudence et discernement. 😊



Google Bard, accessible sous peu, est un autre assistant conversationnel, actuellement (avril 2023) en anglais américain uniquement.

  « Ceci n’est pas un pays, c’est un État d’âme(s) »

La formule peut sembler l’amalgame

entre la légende : « Ceci n’est pas une pipe » du tableau
de Georges Magritte « La Trahison des images »  

et la sentence de Georges Barbarin :
« Le paradis n’est pas un lieu, c’est un état d’âme »  .
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  Observons :

En revanche, comme on le voit ci-dessous, un point de départ plus haut dans la figure mène à une impasse :

Chemins sans issue